
Si votre meilleur(e) ami(e) vient vous voir parce qu’il/elle a tué quelqu’un, est-ce que vous l’aidez à cacher le corps ? Genre… Tout le monde a entendu ces questions quelque part...
Cela demanderait sans doute haute réflexion. Mais le temps est compté. Impossibilité du luxe du dilemme : il faut trancher. Il serait toujours temps de réfléchir après.
Et alors, après ? Et bien après, on verra, par définition. Je ne sais pas non plus.
Mais - là, tout de suite, maintenant -, bien sûr, je vais cacher le corps. Je dis bien sûr. Je ne dis pas tout le monde. Je n’ai aucune idée de ce que je serais capable de faire ou non. Mais bien sûr. Si telle est la demande… Il n’y a là aucun fantasme. J’espère que cela n’arrivera jamais… Ce n’est évidemment pas le propos.
Je recommence.

De quoi ça cause dans le poste ?... L’amour inconditionnel. Il y a ça dedans aussi.
La toute première définition ce serait : il n’y a pas de condition posée à l’amour. Par exemple, il n’y a pas l’attente d’une réciproque (comme moi avec Sharon Stone ou Catherine Deneuve, et c’est heureux me redirez-vous, sans quoi je serai fort dans la mouise). Ce n’est qu’un exemple.
La seconde, et je m’arrêterai là - bien qu’il y en ait forcément d’autres, mais nous savons aussi que je serai déjà trop long -, la seconde, donc, dis-je depuis vingt mots déjà, la seconde, oui, voilà, nous y sommes presque, mais non, en fait j’ai commencé par là : la seconde est la première, mais non il n’y a pas de hiérarchie dans l’amour, ni de chiffres et …
Respirons ensemble puisqu’il est entendu que nous allons tenir le coup.
D’accord ?

La belle injustice de l’amour, dont la cause est déjà une belle injustice, la belle injustice de l’amour - mais oui j’arrête - c’est : je ne te j(a)uge pas. Du tout. Au point que : rien de toi ne peut me détourner. Parce que c’est un engagement, aussi. Je parle de cet amour-là. Et qu’elle qu’en soit la forme (les couples, les ami(e)s, les amants, ce que tu veux…).
Etre là. Avec. A côté de. Aux côtés de. Envers et contre tout. Une faute ? Une erreur ? Un échec ? Je ne sais quoi ? Cela ne nous concerne pas. Cela ne nous concerne qu’en tant qu’événement, morceau d’un chemin. Ce n’est pas un examen, encore moins un concours.
Mon amour, mon amour : pas d’examen, ni de concours. C’est promis.
Je te le promets. Je me le promets. Que cette respiration nous soit permise.
Autrement dit : ça D&Déblogue sec aujourd’hui.

Oui et non. Comme d’hab’ quoi.
Evidemment, cette injustice n’est que justice et pourrait être naturelle envers tout un prochain. Sauf que. T’as vu dans quel monde on vit ? Ben oui, t’as vu, puisque si t’avais douze ans - et sans accident - tu serais en train de lire un autre blog. Bref.
Robert Bresson a dit : « Regarder, c’est comprendre. Comprendre au sens d’aimer, de ressentir. »
A fond. Je souscris à fond.
Oh, des ballons !

Comment que j’vis, aussi, pas que mais aussi : aimer, c’est comprendre. Cet amour-là. Cette injustice-là : quand la compréhension est une évidence.
Parce qu’en se bougeant le cul, je veux croire qu’on peut comprendre (dans ce sens là, pas intello, tu me croiras si tu veux) n’importe qui. Telle est mon utopie. Parmi les choses que j’aime bien dire, et croire, je veux dire que j’ai foi dedans : il suffit de s’arrêter – vraiment – sur quelqu’un pour l’aimer.
Et puis il y a la belle injustice de la facilité, de la fluidité, de la reconnaissance sans heurt.
Une forme d’immédiateté. Rien à voir avec le coup de foudre dans mon propre vocabulaire. Parce que la foudre, ça t’éclaire pas, ça te calcine. Je plaisante bien sûr. Pas que. Je fais court. Il est ici question d’amour. On reparlera aussi du désir une autre fois. Si t’es encore là…
Et à un moment, si on veut, dans l’amour, on s’engage. Exclusivement ou pas. Toi qui vois…

Répétons, répétons. Ceci n’est pas un cours : c’est d’où je parle.
L’attachement aux auteurs vivants et contemporains, c’est aussi parce que cet amour là peut se vivre pleinement et au présent.
J’aime Andreï Tarkovski. Inconditionnellement. Mais bon. Le malheur veut qu’il ne fera pas de nouveau film. Et il n’a pas eu la présence d’esprit de signer un seul navet. Même simplement une erreur, comme l’on doit parfois en faire. Tout dépend d’où l’on part. MOIJE te dis pas le stock que j’ai à faire encore… En tout cas, lui, il ne les a pas faites là, au cinéma. Alors bon, pas très risqué pour moi d’avoir l’amour inconditionnel à ce niveau là. Cela dit, ce n’est pas le goût du risque qui m’anime : rien n’est plus éloigné de moi, je le crains…
Mais si l’on s’efforce à une forme d’objectivité - ben oui c’est possible ne serait-ce qu’un peu et même si pas toujours - Blood Work, c’est quand même pas Mystic River, et entre Dune et Mulholland Drive, y a comme qui dirait un fossé. Pas nécessairement infranchissable. Pour celui/celle qui aime. Et rien à voir, je trouve, avec le j’aime/j’aime pas qu’on ressent et peut ressasser devant un film, et dont j’ai déjà assez parlé.

Voilà ce que ça veut dire l’amour inconditionnel, à mes yeux. Et pour en revenir au début, finalement, il s’agit de tout sauf d’enterrer. A moins que l’auteur ne le souhaite parfois lui-même. Cela arrive…
PS : tu me croiras si tu veux, mais ce billet ne tombe peut-être pas maintenant par hasard. Devine de quel film je vais te parler la prochaine fois ?…
PS2 (ben tiens, tu m’as pris pour qui) : Non, je ne vais pas « défendre » le Cronenberg seulement à cause de ce que j’écris ici.
PS3 : ami lecteur, si tu n’as pas encore trouvé de quel film il s’agit, demande l’avis du public. Quoique :-)