Hall d'entrée d'un cinéma. Tout en longueur. Avant même les portes vitrées qui donnent accès aux caisses, la rue s'engouffre dans ce hall, souvent la pluie, parfois le froid.
Sur les côtés, des parois vitrées : je me promène entre… Entre les images et les affiches protégées des films d'aujourd'hui ou de demain, du mois prochain et tout à coup, il y a ça :

C'est tout. Rien d'écrit. Un film, je suppose : à cause du graphisme, et de l'environnement.
Première énorme campagne marketing que je verrai, mais ce n'est pas mon sujet, ici.
Cela part de : je ne comprends pas. Je ne comprends pas ce que je vois. Je tente une hypothèse, la devinant trop imprécise, probablement erronée.
Qu'est-ce que c'est que ce truc ?
On dirait une mâchoire…

Ouais… Pas très futé, le D&D… Une mâchoire, vraiment ?... Non, ça ne peut pas être ça… Pourtant, ce que je vois, et sans pouvoir encore réinterroger mon regard, là où ça s'agrippe sans vouloir en démordre : ce truc jaune-orangé, qui m'évoque au mieux une sorte de bouche ouverte… Ben voyons, avec des dents rondes, bien sûr.
Mais c'est là : ce qui a attrapé mon regard.
Est-ce que j'ai tellement envie d'embrasser ou de mordre à cet instant-là ?
Il n'y a rien à faire : je ne " vois " pas… De même qu'une fois que tu as vu la chauve-souris, une fois que ton regard a épinglé la silhouette noire: très difficile de revisualiser le truc jaune-orangé, de le faire repasser… au premier plan.
Je recommence.

Alain, le philosophe - j'en ai lu trois, permettez que j'étale -, rappelle dans ses Propos sur le bonheur que toute cruche a deux anses (souvenons-nous que je ne suis pas misogyne). Une qui permet à la main de soulever facilement l'objet. Une qui lui fait mal (à la main, j'espère que tout le monde suit) dans la même action.
Autrement dit, non seulement face à un événement, mais aussi bien face à quelqu'un ou une œuvre ou ce que tu veux, il y a une manière de " prendre " (ce qui est en train d'arriver) qui préserve - et cela peut-être l'amour -, et une manière qui blesse - et… motus à ce jour.
Après, soit on se livre uniquement, pieds et poings liés, à la spontanéité. Soit, parfois, il faut opter ;-)
Aimer quelqu'un pour ses " qualités " : n'est-ce pas vouloir consommer l'autre ? Aimer quelqu'un pour ses " défauts " : d'abord sauver sa propre peau ? Je fais aussi court que possible. Je veux dire que : ce n'est pas là que ça se joue, le côté qui préserve et celui qui blesse. Vers la justesse, nous n'aimons pas nos proches en étant animés par la conviction que les autres ne mériteraient pas notre amour.
Mais j'ai déjà parlé un peu de ça, et je me suis promis de faire court, malgré le sujet.

Suite et fin au prochain épisode, le prochain billet ou juste après : je l'écris pour le faire… tralalalalère...
PS : ben oui, sur la dernière photo avec Catwoman, c'est moi, dans ma tenue disco. C'te question, encore…
PS2 : on ne dirait peut-être pas encore comme ça… mais ceci est intimement lié à mes secondes visions de My Blueberry Nights, Paranoïd Park, La nuit nous appartient, Michael Clayton et I'm not There… retralalalère…
