
J'ai toujours été assez friand de certains chiffres, ceux qui donnent des faits (parce que les maths, euh…). J'en consulte régulièrement, des plus anecdotiques aux plus douloureux.
Pour les gens nés en France à partir des années 70, est-il possible de se souvenir d'un moment où les fractures de tous ordres n'aient pas fait que croître ?... Il paraît que c'est la crise. Que c'est plus grave que jamais. Et ce n'est pas que j'en doute mais : pas nouveau, ni né d'on ne sait où - hou hou ! - ou sans deviner pourquoi. Perso, jamais connu autre chose. Que ça. La crise. Pas de bol. Pas de cul. Et le sida par-dessus.
On fait avec ?...
Alors, si tu n'es pas bien né, j'espère que tu te tiens bien à carreaux si tu veux garder ou gagner un boulot… Je plaisante, bien sûr ! Mieux vaut en rire, on dit comme ça : disons que c'est le minimum syndical, d'en rire, comme souvent. Un ange passe… (Et c'est pas MOIJE, sérieux).
En espérant donc que tu tiens le coup, et plutôt d'une autre que de l'une manière, tu ne seras pas sans te réjouir d'être assuré que moizaussi, je tiens le coup - si tant est qu'il eût été permis d'en douter. C'est donc dans la joie la plus partagée qui soit que j'ai l'immense honneur d'annoncer officiellement le lancement de la Saison III de ce blog qui fêtait avant-hier ses deux ans (dans une discrétion qu'on lui sait gré de ne faire durer plus longtemps).

En parallèle (de quoi ? : soin est laissé aux lecteurs magnifiques de retrouver le bon fil), une autre fracture n'en finit peut-être plus de croître entre les films qui font des entrées en salle (où le puritanisme se porte à merveille, merci), et ceux qui nous - les gens dont la colonne vertébrale est aidée, pour tenir, par la pellicule - travaillent, et qui travaillent le cinéma... J'ai toujours regardé les box-offices, me suis longtemps réjoui des succès et des semblants de réconciliations même fondées sur les malentendus les plus évidents, tout au moins via la fréquentation d'Ile de France (la fréquentation nationale semblant plus étroitement liée encore aux campagnes marketing les plus martelées). Et maintenant, il n'y a presque plus rien. Plus rien, souvent. Et oui, c'est ainsi : il n'y en a presque plus que je peux voir, ou souffrir. J'essaie toujours, mais c'est de plus en plus difficile, et à l'impossible, tout de même, je ne puis être tenu ! Mais je ne me plains pas, puisque je trouve que Gran Torino est un beau film. C'est déjà ça. Je l'ai échappé belle :-)
Je me souviens que lancer ce blog c'était aussi tenter une autre toile pour ne pas lâcher celle qui m'importe le plus : créer des rendez-vous pour traduire en mots un chemin, et approfondir, tenter de gagner en justesse et en partage. Le premier effet net, permettez, est que je retourne davantage au cinéma, ce qui pourrait suffire très égoïstement à ma plénitude (d'ailleurs, cette saison-ci, il va vraiment falloir que je me mette à parler du cinéma dans les salles, de ce qu'il peut y avoir d'à propos à découvrir un film dans le lieu pour lequel il a été désiré).
Le second effet certain : mon attention née pour le web. Me voilà retrouvant des choses qui m'interpellent alors que c'en est bien fini de la presse, tout au moins celle vendue en kiosque qui, à quelques signatures près - et non plus quelques titres -, ne propose désormais que publi-reportages plus ou moins bien maquillés, ou goûts et couleurs assénés sans véritable trace d'un point de vue critique sensible et/ou pensé. Je trouve.
Il y en a d'autres (effets), j'y reviendrai, mais bref, voici venu le temps d'une réorganisation de ma vie'rtuelle car je sens bien que - même si j'ai baissé mon rythme de publication par rapport à ma première année - je peine à sortir des articles un peu étoffés ou qui me semblaient tels... Alors, je fais un pari sur MOIJE : je recommence.
En attendant de redevenir un peu plus consistant donc, le blog est à peu près mis à jour dans ses atours pour sa nouvelle saison : dans son aspect le plus cosmétique (avatar et zoli-lignes colorées) ou dans ses "pages" actualisées - "Précisions... ou Listes" dans la colonne de droite -, et j'ouvre donc ma galerie 2009, les hasards de la distribution me dessinant cette année beaucoup plus densément que la précédente (pourtant bien aidée par la sortie tardive du Costa)… E la dance va…
