Ben mince, MOIJE me croyais rentré et prêt à courir les salles obscures : vlan le déplacement ! Et dans des provinces sans merci où je n'ai pu me résoudre à voir Transformers 3 et consorts. Direction vidéo-clubs et autres bornes de location, mais sans grande merci non plus : je profite alors de mon isolement dans des contrées obscures pour voir des trucs qui font peur, car même si c'est tout naze, j'aurai peut-être joyeusement tremblé !
En fait non, entre Eden Lake de James Watkins, Le Dernier exorcisme de Daniel Stamm et Tous les garçons aiment Mandy Lane de Jonathan Levine, le grand frisson m'est épargné. Et le tout m'aura semblé, si ce n'est plus ou moins gentiment naze, au moins assez anecdotique. Cela dit, je suis curieux de voir ce que fera Watkins à l'avenir : il me semble le plus honnête des trois, ou le moins victime d'un côté petit malin et/ou opportuniste, à côté de Stamm qui ne se remet pas assez de Blair Witch - et je ne comprendrai jamais pourquoi -, et de Levine - lui me terrifie presque - qui ne s'avoue même pas qu'il a Deathproof dans le viseur et cite - et c'est à mourir de rire - des films comme Elephant en sources de ses errances visuelles, au mieux ultra-balisées (les teens entre eux), au pire consternantes (les meurtres).
Bref, je n'arriverai guère à dire quelque chose de bien intéressant sur ces films qui me tombent globalement (mais sans toujours déplaisir) des yeux.
Et à propos du plaisir des yeux, et pas que, je reste souvent sensible, avec ce genre de produits (ou ces produits de genre) à l'implication de certain(e)s comédien(ne)s. Les filles sont joliment investies ici dans leur programme respectif (au moins envisagé) d'une mort atroce promise. Côté " Jésus te baise ", plus que ses contorsions (appréciables), c'est une légère étrangeté première du visage d'Ashley Bell qui me touche (que ne vient pas démentir son interview "bonus"), et me refait penser avec plaisir à la comédienne de May, jamais revue depuis. En face d'elle, Patrick Fabian, le prédicateur, est d'une belle (et pour le cou(p) assez tordante) efficacité dans la première moitié du film. Côté " c'est beau la nature, mais c'est dur dur (avec les sauvages) ", Kelly Reilly porte haut et de bout en bout le vieux mélange force et fragilité avec assez de nuances pour que le classicisme de son jeu ne lasse pas, au contraire. A côté d'elle, Michael Fassbender, qui tient moins longtemps la fraîcheur de vivre, est également excellent, et surprenant (dans ses relents de "virilité" contrariée).
Mais celle qui m'aura le plus troublé, à l'arrachée, restera Amber Heard, presque malgré le film (que je trouve nettement le plus faible des trois, un straight-to-DVD pas volé) : si elle s'acquitte très sensuellement de sa payante partition, sa longue interview "bonus" m'a étrangement conquis : immédiatement insupportable par le record de minauderies qu'elle me semble établir et maintenir quoiqu'elle dise, cette jeune femme m'a progressivement soufflé par sa détermination et son indépendance. Je crois que je viens de craquer.