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30 octobre 2008 4 30 /10 /octobre /2008 07:16

*** Spoiler, quand tu nous tiens ***

 

 

 Cloverfield - Matt Reeves


Le point de départ de Jason Jason Abracadabra (le mec de Lost donc), aux dires de Matt Reeves (me demandez plus où), c'était de faire le Godzilla américain. Faut dire qu'il y avait déjà eu un remake, mais avant que les US ne connaissent leur Hiroshima/Nagasaki miniature, donc ça savait pas trop quoi faire de sa grosse bébête. Là, c'est plus simple : tu dézingues une tour, tu décapites un symbole US, la cendre dévore les rues, et logiquement… on peut faire comme un lien.

A part ça, j'ai tellement pas vu grand-chose dans ce film la première fois, que je me suis senti tenu de le revoir… tellement il paraît que c'est trop bien ! Bon, ça me fait même pas peur, la grosse bébête est une des plus ridicules que j'ai vues (nécessité redoublée de la montrer le plus tard possible, mais MOIJE trouve qu'on la voit bien trop et bien trop tôt), et, last but not least, la direction d'acteurs est épouvantable (terrible scène de la fête en ouverture) ce qui est le vrai point commun avec Diary of the Dead et Rec. Ne pas oublier en effet qu'il fallait ABSOLUMENT aller voir ces trois films-là, si l'on ne voulait pas louper le train du cinéma en train de se ré-inventer comme pas possible. Ben… Cloverfield me restera comme la proposition la moins ratée de ce naufrage pseudo-collectif, en offrant quelques moments divertissants. Et pis c'est tout. Sinon, il paraît que c'est très bien donc, peut-être même le meilleur film de l'année. Ben j'ai pas vu : je n'ai rien vu à Gogodzilla.

Bon, j'arrête de faire de ma teigne. Je ne soupçonne guère par quel miracle je pourrais un jour reconsidérer ce film, mais ne désespérant pas de gagner quelques points de QI à la tombola du grand jeu fraternel de la vie, sait-on jamais : whatever will be, will be. D'ailleurs, quelque chose m'avait intrigué dans Cloverfield, mais qui n'est sans doute à créditer qu'au compte de mes propres projections de spectateur qui se met à rêver un film pour combler le vide… On nous a beaucoup servi le fantasme de l'incroyable immersion - marrant, vu que je peux difficilement être plus à distance que quand les gens jouent aussi mal - pour ces films tantôt sous-pensés (REC), tantôt strictement théoriques (le Roméro) - ; mais la 3D est venu s'emparer du délire, alors on peut maintenant se dire que ça aurait juste pu relever du cinéma (davantage que du Futuroscope et c'est tant mieux), par exemple en réactivant (ostensiblement) la puissance du hors-champ, ce qui fait un peu de bien par rapport aux téléfilms où la tête à la star, elle est en gros plan, parce que tout le monde n'a pas encore le home-cinéma avec écran de la taille du mur (mais qu'est-ce qu'on fout ? on est bien bébête, nous aussi). Euh… Will be, will be.

Bref, tout ça pour ça pour dire que : si le 11 septembre nous est parvenu en direct -  point de vue des terroristes (l'orchestration pour que ça arrive) et celui des médias -, il nous est revenu, je crois, et nous l'avons "connu", un peu, par des images filmées dites d'amateurs, donnant lieu à des sortes de documentaires "somme". Et c'est sur ces images que Cloverfield m'amène à m'interroger, plus que sur une généralisation type génération youtube (qui me semble concerner davantage la campagne marketing). Parce que là : ça peut être vraiment l'horreur. Pour de bon. La victoire - via l'impératif de l'immédiateté, et sous le prétexte du témoignage - de l'enregistrement (tel que je peux aussi l'évoquer avec Redacted) sur l'acte de filmer. D'ailleurs : je peux accepter dans le sens de mon délire que la caméra continue de tourner quand tout le monde est mort à la fin. Parce que : c'est ça aussi, pour MOIJE, le contraire d'une œuvre. Autrement dit : est-ce que Cloverfield, même sans en chercher tant, est un film sur le "non-cinéma", sur le fait d'enregistrer tout en niant l'acte de filmer (même seulement par ignorance) ?... Sans doute que non. Mais c'est ce qui m'aura tenu éveillé face à ce programme à la narration strictement issue des canons des jeux vidéos type Half-Life (assez chiant, donc, quand t'es privé du bâton de joie).

C'est pourquoi le joli moment du film… (J'aime bien aussi l'idée de l'enregistrement sur un enregistrement, que le réalisateur use malheureusement ici sans rien en faire : est-ce que la beauté est dans les images qu'on a choisi de nous montrer ? Ou dans celles qui sont effacées ? Peut-être dans ces dernières... Faire confiance à ce film reviendrait à privilégier cette seconde hypothèse, mais le finale en commentaire de smart ass ne laisse pas trop de doute quant aux intentions basiques du Matt : "you're gonna remember this day forever"… So funny, funny…) Mais je disais donc qu'il y avait un truc mignon, rapport à l'enregistrement, un petit truc qui passe en réponse lointaine au quelqu'un qui dit : "Si je le raconte, ça ne va pas suffire", ce qui induirait la nécessité de filmer, enfin d'enregistrer ; la réponse donc, bien plus tard, et contre toute attente en somme, passe par le personnage de Rob qui ne semble "réaliser" la mort de son frère que lorsqu'il la "raconte" à sa mère au téléphone, soit quand il se "l'approprie", et non plus seulement parce qu'il y a assisté… Et sans casser trois pattes à une bébête, j'ai trouvé ça plutôt joli, la scène y compris. Will be, will be.



PS : chaude recommandation pour ces trois billets d'Epikt, qui m'auront bien plus passionné  que les films qu'ils abordent, Diary of the Dead, Rec et donc Cloverfield.



Billet (recyclage) rétro-publié le 11 janvier 2011.

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