Comme avoué précédemment, j'ai regardé ce straight-to-DVD par curiosité pour la jeune Emma Stone, une joyeuse découverte encore récente, qui me rappelle un peu celle d'Anna Faris la décennie précédente. La présence conjointe des toujours impeccables Stanley Tucci et Patricia Clarkson aura aussi compté dans cette envie.
C'est déjà ça, et c'est à peu près tout : bien à sa place sur un petit écran, Easy A (aka Easy Girl) me semble un divertissement sympathique (ne serait-ce que parce qu'il y a fort à parier que Sarah Palin le détesterait) mais ne dépassant pas le charme de ses acteurs et sa bonne humeur volontariste (tout est un peu en force, sur-écrit via de nombreux dialogues tendance smart ass, hérités des sitcoms).
Dommage que le dernier mouvement de l'histoire vire au consensualisme voire au normatif, elle eût sans doute gagné à grincer davantage ; dommage aussi que le numéro chanté "for no apparent reason", idée sympa au demeurant, soit un peu faible. Enfin, le scénario aurait pu s'épargner les séquences "webcamées", censées être structurantes, le rapport à internet restant bien trop en surface sur l'ensemble.
Reste une petite proposition colorée (omniprésence efficace des couleurs primaires) qui cite joyeusement John Hugues (que je ne connais pas encore mais sais que beaucoup apprécient) et offre assez de scènes rigolotes pour se dé-déprimer en cas de besoin : un week-end désoeuvré tendance monomaniaque, une fausse scène de baise au final très punchy, un tapotage de tête au son judicieusement amplifié, et bien sûr les moments avec les parents, Clarkson et Tucci donc, assez systématiquement tordants (ou je suis trop fan pour croire le contraire).
Voilou, ce serait presque rien, ça s'oublierait très vite, mais Will Gluck va trouver in extremis son petit moment de grâce : un très joli générique final dont la lenteur extrême (presque incongrue pour l'heureux moment qu'il exprime) s'avère singulièrement comique et un bon contrepoint aux "lies travel fast" qui avaient lancé la fiction.