Me revoilà trouvant le peu que je vois plus ou moins surestimé. La Jalousie de Garrel, n'était ce qui peut concerner Mouglalis ou la petite fille, ne fait guère d'étincelle. J'aime bien, et ça m'intéresse assez, mais pas tant que ça non plus. Qu'est-ce qui pourrait bien me rester de Tel père tel fils à part le visage d'un petit garçon et un joli niveau général d'interprétation. Les intentions me touchent ; le résultat me semble surtout conventionnel, bien trop, pour ne pas dire relevant d'un certain académisme. Il peut faire partie des films trop éloignés de ma sensibilité, ou de mon goût, mais je n'en ai pas ici l'intuition tangible.
Il n'y a guère que La Vénus et la fourrure et The Wolf of Wall Street qui me retiennent, le premier pour de bon, le second je ne sais pas encore pourquoi. Peut-être que j'aurai surtout des réserves à son égard in fine. Peut-être plus du tout. J'attends de les revoir.
Il n'y aura bientôt plus pour moi quoique ce soit à rattraper de 2013 encore visible en salles. Et aucun désir joyeux n'a pointé le bout de son nez sur les sorties de cette année (je n'ai envie de voir Nymphomaniac que dans sa version longue, au moins pour commencer). Est-ce que ça va continuer comme l'année dernière ? Est-ce que ce qui pourrait me nourrir pour de bon sortira essentiellement tout à coup, sur trois mois à peine, dans une ambiance générale appauvrie ? On m'a dit hier que les échos du festival de Berlin donnaient une compétition remarquablement faible, n'était l'enthousiasme alors d'autant plus concentré sur le film de Linklater. Bien sûr, Berlin, c'est probablement le festival à la programmation la moins stimulante pour quelqu'un comme MOIJE, mais si même là les gens commencent à tordre un peu plus le nez...
Je verrai bien. Let's "hope for the best". Pas même nécessaire de "prepare for the worst", pour le coup, ça viendrait bien assez tôt ! Mais cette inquiétude tend à se renforcer : que ça pourrait durer un peu comme ça, qu'il faut, vraiment, que je cherche autre chose pour me nourrir que ce que les distributeurs décident de nous montrer en salles. Bien sûr, il faut. Il serait plus que temps. Mais aussi il y a par là des choses qui me sont particulièrement chères dans le cinéma et qui n'en finissent pas de s'amenuiser : son accessibilité et le fait que c'est un truc qui peut se "partager". Que c'est encore, je trouve, l'art le plus accessible d'où que l'on vienne - si l'on n'est pas dans une misère sans merci aucune - ET qui peut se vivre dans une forme de "partage" synchrone et physique, plus ou moins riche, avec plus ou moins de malentendus. Mais quand même, quelque chose sur ce plan-là... pas : rien.
Ça ne m'intéresse pas de devenir une espère de "spécialiste", ou qu'on puisse le croire. Ça ne m'intéresse pas de ne plus pouvoir discuter d'aucuns films ou presque avec mes proches non cinéphiles/vores/phages (d'autant que c'est le cas de presque tous !). Ça ne m'intéresse pas de ne pouvoir tenter de discuter qu'avec des gens pointus, assez dédiés, même si ça m'est extrêmement précieux, même si ça ne me dérange pas de l'être bien moins qu'eux, ce n'est pas ça. C'est que le cinéma c'était autre chose aussi. Et ça peut encore l'être sûrement, ça le reste parfois. Mais j'ai cette inquiétude. Comme une condamnation à l'exil. Et ça, ça ne m'intéresse pas. Peut-être que c'est très bien. Mais ce n'est pas moi. J'ai besoin que : ça va passer.