
Tant de travers possibles, dont un recensement ici se fait l'écho précis, mais : croire que le film leur résiste - qu'il se résiste ? -, sans doute sans s'en affranchir. Quelque chose comme une série B, peut-être, versant très sérieux, mais tendance ou risque "esprit de sérieux", ce qui se révèlerait particulièrement gênant pour la lisibilité du chemin de Céline.
Alors me reste surtout, mais intensément, des plans sur une jeune fille et la nature ou des fragments de nature : un bois, des feuillages, des eaux…
S'amuser, rétrospectivement, d'une aisance avec laquelle Bruno Dumont se glisse dans Paris. A en avoir oublié que c'était une première fois, détonnante…
Trouver très belle l'entrée en scène de Nassir, par la tenue d'un profil générant comme force et "mystère", exacerbant une certaine virilité, le tout s'épuisant, se dissipant jusqu'au dernier plan avec lui, dans le métro, de long profil à nouveau : le même, et plus du tout. Et puis la justesse de sa voix, un peu flûtée ou de tête, presque adolescente, désarmant le corps de la "menace" sexuée.
Impression que c'est par cette voix, aussi, que Céline peut réaliser - au double sens - son erreur, en passant par la scène de ronde autour du couvent : avec cet instant, que je trouve remarquable, ou le paradoxe de Céline atteint son comble et nous fait douter un instant, quand elle dit à Nassir quelque chose comme : "Je suis prête".