N'étant toujours pas un rapide, je viens de comprendre pourquoi ma petite "catégorie" Un jour, un café restait en panne. Rappel de principe : se lever tôt, parfois, et aller au café, chaque fois dans un café différent. Et tendre l'oreille. Et je me demande, en y prêtant attention, si je vais entendre parler, de près ou de loin, cinéma, quand on est encore en train de finir de se réveiller…
Sauf que : je suis fumeur.
Et ce qui peut donner à Paris le soir de petits airs de Barcelone (au moins pour qui n'y est jamais allé) crée d'autres scènes le matin. Parce que MOIJE aimait bien prendre son café au comptoir. Mais le matin, dehors, les fumeurs ne sont pas très loquaces à leur petite table. La parole ne circule pas pareil… Quelque chose comme ça.
Au point que… je me rends compte que je ne prends tout simplement plus mon café hors de chez moi. Et, par les temps qui crisent, ça tombe bien : une dépense de moins ! Je plaisante : c'est lamentable.
Là, le narrateur quitte dérechef son clavier pour s'élancer vers un troquet, quelques minutes au moins, en apnée, avec le sentiment de tenter une aventure qui mériterait certainement d'être diffusée en 3D. (Peut-être qu'il faudrait qu'il arrive à écrire en 3D ? Ou que ce blog soit en relief ? Peut-être que ça va sauver quelque chose ?). En route pour le jamais vu !
Le café où j'ai eu envie de retourner était fermé. Le second aussi. Au troisième, ça m'a un peu surpris. Même si je me suis alors souvenu que c'était le mois d'Août. Le mois d'Août à Paris… Je sais que j'aime beaucoup, je m'en souviens. Mais cette année encore, je ne peux m'en rendre compte, je reste très occupé, un peu trop. Alors j'ai oublié que c'était le mois d'Août, au fond.
J'ai fini dans un troquet dont je n'avais pas tellement envie. Quelqu'un est arrivé en même temps que MOIJE au comptoir, et en entendant sa toux en guise de bonjour tandis qu'il serrait la main du serveur, j'ai pensé bêtement que je ferai quand même bien d'essayer de ne pas en arriver tout à fait là…
Il n'aura pas été question de cinéma, ou trop loin et je n'ai pas su voir ou imaginer. J'ai réalisé tard que ce n'était plus vraiment, et même vraiment plus, le matin. Et que : si je n'avais pas eu envie de venir dans ce café, c'était à cause de son atmosphère particulièrement poujadiste. Faut dire que l'endroit a son côté buraliste : un lien que je n'ai jamais trop compris, même si je le croise régulièrement. Bref, je pense n'avoir rien saisi de la poésie du lieu. Mais j'ai vu un ours polaire mâcher du chewing-gum. Je crois. Sur la super grande télé. Je crois.
Je recommencerai.
Aussi parce que : sans que je m'en rende réellement compte, mes premiers gestes au réveil sont devenus… faire chauffer le café, allumer les clopes, lancer l'ordinateur, faire un p'tit tour de web. Et : sans en oublier les réels possibles, je ne doute plus que ces deux dernières addictions soient les plus dangereuses.
PS : tout de même, j'en profite pour signaler cette nouvelle page rassemblant les 25 sites de cinéma que je consulte le plus à ce jour, en complément de mes liens blogs et forums ciné.
PPS du 23 août 2010 : je recommande vivement de lire la deuxième partie de ce billet pour une autre savoureuse ambiance buraliste !