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9 février 2008 6 09 /02 /février /2008 13:40

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La première chose qui m'étreint : une forme de retour à la vie après la trilogie Elephant, Gerry et Last Days, ceci ne constituant ni une qualité ni un défaut en soi, cela va sans dire, et c'est pourquoi je le dis, comme d'hab' quoi... Van Sant lui-même - que ses détracteurs auraient tôt fait d'appeler l'autre Gus - parle de ses trois précédents films comme d'une méditation sur la mort.

Aussi je ne vois aucune afféterie dans l'organisation du récit de cette nouvelle proposition, en dehors même de sa simple justification narrative (danse !, danse !, autour du déni). Si, pour faire court, les trois films précédents traçaient un long chemin vers la mort, Paranoïd Park ne pouvait ni commencer ni se terminer par elle. Il est ici avant tout question de la possibilité de vivre. Avant et après.

De la possibilité d'affûter ses mouvements.

Surtout : de la possibilité d'écrire.

Et en deça/au-delà de tout ça.


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Petit flash info pour allumer un projecteur sur d'où je parle et, sans doute, ce qui me dépasse : Elephant et, sans doute, Gerry restent les plus beaux films de Van Sant à mes yeux. Et je garde cette tendresse particulière pour Will Hunting et Finding Forrester. Bon.

Autre flash : le skate-board m'intéresse spontanément autant que le macramé, je n'ai aucune fascination pour l'adolescence, ni même pour la " jeunesse ", en temps qu'âge - cela viendra avec (l'âge) sans doute -, etc…

Enfin, au-delà de ce qui m'attire spontanément ou pas, il y a quand même pas mal de choses qui m'agacent dans ce film, que je trouve ratées, et loin de l'ampleur et de la grâce d'Elephant

Et alors ?

Je trouve que : c'est un vrai beau film. Et vivant. Qui trébuche peut-être parfois, sûrement. Qui court après la grâce autant qu'il ne l'attrape, ce n'est pas à exclure, etc… Je m'en fous. Ce n'est pas le film de l'année ? Je ne crois pas non plus. N'empêche que : je n'en vois pas des comme ça tous les jours (et pas seulement parce que je ne me rends pas quotidiennement en salle, hein !). Est-ce que je l'aime ? Je n'en sais rien. Mais : je suis nourri ET ma faim est préservée, aiguisée…


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Déjà, je prends l'invitation du générique avec bonheur : très beau plan sur un pont avec une musique qui m'évoque doucement Gershwin - je n'y connais rien en musique - jusqu'à la main du jeune homme qui trace au crayon, et dans le creux de mon oreille, le titre, que je crois encore être avant tout celui du film…

Très vite un chien saute au cœur d'un chemin dans des herbes hautes, et un plan magnifique d'Elephant me submerge presque. Celui-là, très différent, résiste. Tout va bien.

Me frôlent donc, aussitôt, les volutes des skaters, comme un sur-place aérien et presque une envolée à la fois, ainsi qu'un chemin, qui, aujourd'hui, ne mènera pas à la mort. Il en part. Nous partons. Au bord de la mer. Au bord du ciel. Horizontal et vertical, mais comme en spirale… Si c'est pas d'la balle ! Mais ressaisissons-nous.

Alors, ce plan que je trouve très beau, immergé, comme en apnée, entre l'aller et le retour d'Alex  dans le couloir du lycée. Magic Moment(s) également, à mes yeux... L'adolescent, Alex donc, est convoqué par un inspecteur. La porte s'ouvre. La pièce est vide. Recadrage : l'inspecteur apparaît. Commence à s'entrevoir ce qui était refusé, quelque chose comme ça. Le plan continue, stabilisé : Alex vient s'asseoir, en face de l'inspecteur à l'image. Le plan continue dans une longue approche jusqu'au gros plan d'Alex : c'est là que nous savons que c'est lui, le " coupable ", et nous sommes avec lui,  et au moment où l'on va basculer sur un contrechamp - l'inspecteur -, on entend le cri, à peine - c'est aussi ce que je trouve magnifique -, le hurlement de la victime accidentelle. Bien sûr, c'est assez explicite. Ou seulement ma lecture. En même temps, je ressens quelque chose de magistral là-dedans, en quelques secondes…

Comme ça revient… 


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Alex dans sa voiture, avec la ville dans le dos, écoute de la musique en conduisant. Différentes musiques : différentes présences d'Alex. Jusqu'au sourire : presque étonnant. Ce serait bête comme chou. Et ça me fout par terre. Et tout le contraire.

La "communauté des skaters" est convoquée par l'inspecteur. Un doux panoramique les parcourt quand ils sont assis face à lui. Alex est là mais reste le seul qu'on ne peut pas voir. Presque une disparition. Comme il le souhaiterait sans doute…

Ce qui me touche vraiment dans cet hommage, aussi, aux skaters : c'est le prolongement du corps. Et alors ce plan d'Alex par terre (pas que lui, donc), le skate en travers du corps, comme répliquant la fatale amputation (ah ce film sur la possibilité du vivant, donc sur la nécessité du corps : rien de gratuit non plus dans l'horreur, dans la mutilation, dans les échos de la guerre)… En cela le skate est avant tout adaptation au monde et à ses formes. Même rebelle. Mais la révolution et son contraire, c'est encore se définir au pied de la lettre du passé.

Alors que… Et il y aurait aussi tant à écrire sur le travail particulièrement complexe sur les ralentis, la lumière de Christopher Doyle,  le travail époustouflant sur le son, et donc la miraculeuse scène de la douche (Psychose et Les Oiseaux revécus extraordinairement par Van Sant), et bien sûr la grâce (pour le coup je ne vois pas comment contestable) de Gabe Nevins, etc… Mais il faut bien que D&D ne fasse pas systématiquement des kilomètres, pour son propre équilibre aussi.

Alors que, donc !, ce n'est pas le skate qui plongera Alex dans la vie, c'est l'écriture. Ecriture, dans un nécessaire retour à la vie. Et vie, dans un nécessaire départ de l'écriture. Dans les flammes... Et le feu danse. Et vie. Là où tout corps plongé dans l'eau ressort mouillé aurait ri mon grand-père maternel. Brûlé. Aussi.


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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 09:12
A ce stade-là, on ne peut même plus parler de **SPOILERS**.

Aux abords de la maison : deux enfants. Ils auraient pu s'appeler Roméo et Juliette, mais… gosses des années quatre-vingts : inutile de mourir pour n'être plus vivant.


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Il y aurait deux enfants. Ils s'appellent Bobby et Amada. C'est déjà ça. Et fous l'un de l'autre. Ils veulent croire qu'ils sont innocents : Amada, la rabatteuse et Bobby, le gérant de boîte de nuit. Ils prennent plein de trucs d'enfer, ils s'envoient joyeusement en l'air, et s'offrent des cadeaux, des bisous. Ils font comme si, aussi, comme si ils étaient innocents : mais pas seulement. Du fric derrière. Mais pas seulement : il y a Amada et sa maman, Bobby et son papa. Ils pourraient avoir quinze ans. Peut-être moins. Et sont le refuge l'un de l'autre. Ils ne veulent pas tout à fait voir : ce qu'on leur demande. Ce qu'on attend d'eux. Surtout Bobby : le déni de réel sur Papy Mafia vaut du plomb. Ne rien voir et ne rien entendre. Parce que : il ne veut pas devenir comme eux. Irresponsable : de peur de virer coupable. 

Chez Bobby et Amada, avec Amada et Bobby, tout est couleur de peau vivante et solaire. Tout est du côté du bois chaud. Même toc. Et même vulgaire. Tape à l'œil. Mais chaud. Comme dans le ventre. Et entre les bras.

Chez eux, les flics ou les mafieux - dans les vrais locaux, là où ressuscite la cocaïne -, tout est couleur de froid et de désolation : des gris, des blancs, des bleus, sales ou aseptisés. Tout est couleur de peau de cadavre. On peut s'y trancher la gorge : ça ne risque pas de salir ou de changer grand-chose.

Qu'est-ce que tu vas faire Bobby ?... Si passer sa vie à jouer aux gendarmes et aux voleurs, ou aux cow-boys et aux indiens, c'est tout le contraire de l'enfance. Rance.

Je recommence.


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Il y aurait deux frères. L'un dans les pas du père, et l'autre sur le bas côté... L'un a sacrifié très tôt son enfance en la mutant : son visage en prendra les stigmates. L'autre s'y accroche désespérément.

Il n'y a que de la solitude. Il n'y a pas de solitude, aussi, mais deux grandes familles : les flics et les mafieux. Courte vue bien pensante affolée, je crois, que de projeter ici une morale type : gentils flics versus méchants mafieux. Ce que ne cesse de montrer James Gray : deux familles, aux rouages similaires. Quand les flics passent à table : les mafieux en famille. Filmés pareil. Dans Eastern Promises, ce sont les " good people " en face : opposition de la construction des plans sur les repas. Et Tony Musante en flic " sicilien " ici... We Own the Night. La nuit nous appartient. Aux deux, mon capitaine. Et à personne. Mais : les deux appartiennent à la nuit. La nuit dans laquelle a sombré toute enfance.

Réactions en chaînes.

Bien sûr que : le frère sacrifié le plus tôt, le plus mortellement, viendra chercher l'autre. Et peut-être pour le (/se ?) sauver, aussi, au sens premier : sauver la peau. C'est déjà ça. Pour que Bobby ne disparaisse pas trop tôt. Ni romantisme, ni adolescence. James Dean is no option.

Ici, tout sera démission. 


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Dès le générique, nous sommes prévenus. Il y a des photos. Des vraies. Des vrais policiers. Des vraies victimes. Des vrais criminels et des vrais innocents bafoués. Et la dernière photo : à la morgue. Et le film n'a pas encore commencé. Dans Flags of Our Fathers, les photos venaient après la vie dans le film. Ici, elles viennent avant. Il ne sera pas question d'autres choses que de mises à mort ou d'agonies qui ont toujours déjà eu lieu. History repeating.

C'est comme si c'était fait.

Des missions. Des séquences virtuoses : la descente de l'un dans la boîte de l'autre…

Tout le monde est fait. Pas de vainqueur.

A un moment, tu le sais. C'est cuit. Bobby vient de voir son frère. Ce qui lui est arrivé. Il vient de ne pas voir son père. Non : il vient de ne pas avoir été vu par eux. Du tout. Il n'en peut plus, ne peut pas vivre sans ces regards-là. Il rentre, Amada l'attend, il tombe à genoux, comme son père quelques plans plus tôt. La caméra, dans un mouvement, isole Amada, révèle la nouvelle frontière entre les deux amants. C'est annoncé. Elle sera seule. Petite fille ou pute ou femme, peu importe. Dans la maison des hommes : il n'y aura pas de place pour elle(s).


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… Bobby a un sac sur la tête. Il n'arrive pas à respirer. L'image étouffe de ce visage disparu qui l'envahit tout entier. Bobby fait son initiation : les flics l'envoient chez les mafieux. Il auraient pu la faire chez eux, au fond : qu'est-ce que ça change ? C'est l'heure de devenir " grand "… La tête de Bobby dans le sac qu'on entend respirer, comme un veau qu'on emmène à l'abattoir, aveugle, qui ne voit pas où il va, mais qui le SENT.

On enlève le sac de la tête. Quelque chose est resté dedans ? Dans ce mini cocon… C'est maintenant, la grande peur : prendre le long couloir. Un long couloir qui part de derniers tons chauds pour fondre dans le noir… Et au-delà du noir : les couleurs de la peau des cadavres. Cela aurait pu être le commissariat ou l'hôpital. C'est le labo à coke. Au-delà du noir. Au-delà de la peur. Fin de l'épreuve : est-ce que ton corps peut encore bouger là-dedans ? Est-ce que tu peux te mouvoir ? Servir à quelque chose ? A quelqu'un ? Est-ce qu'il vaut mieux t'achever tout se suite ? Et Bobby n'entendra plus rien que sa peur…

Et Bobby essaiera de s'envoler.

C'est gagné !... Tout est perdu. Son corps s'est adapté. Mutilé : à l'intérieur et sur la peau. Quelque chose a grillé. A ce moment aussi, la bande-son du film est remarquable de précision, de reliefs, et d'étouffement glacial. Voilà… c'est fini ?
   
Tt tt tt tt tt…


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Bobby ?... Bobby... Ce n'est pas fini. Il manque encore quelque chose. Il y a quelqu'un qui te retient encore, dans l'amour contrarié - tu le crois - que tu lui portes… Tu sais bien… Encore un petit pas… 

La ville toute entière va se parer de froid et de larmes et, tu vas voir : ce ne sera pas pour rien. C'est l'une des toutes plus belles poursuites de voitures que le cinéma ait offert. Et je peux vous dire que ça ne me fait pas vibrer d'office, les courses de bagnoles…

C'est fini ? C'est fini ? Tout est si calme à présent. Tu ne peux quand même plus être un enfant, Bobby… Puisque tu n'es plus le fils. Et là, ça (re)commence pour de bon : la tragédie. Entièrement assumée ici. Pas si fréquent. Mais Eastern Promises, aussi. Je vois un autre point de rencontre : une sécheresse bienvenue des plans et du montage, coexistant avec une grandeur nécessaire dans ce genre assumé  - la tragédie plus que le film de gangster -, et dans les deux cas, une forme de lyrisme est alors aussi invitée.

A l'incommensurable de la perte du père, succède la sécheresse d'une rupture encore inavouée. Amada regarde Bobby, qui ne peut déjà plus la voir. Elle est encore bien près de lui. Il dit : " I don't want to be alone ". C'est ce qu'il dit. A son frère. Pour qu'il reste avec lui. 

Oui, Bobby, ça y est presque. Et Amada ne peut que l'entendre. Elle s'écarte. Elle aura bien des soubresauts, des résistances : ce n'est pas possible ?… Si, si.


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Reste à entériner tout ça, et faire semblant de jouer, et t'ar ta gueule à la récré, qu'il lui fait, Bobby, à son vieux pote qui l'a trahi.

Comme dans Zodiac, les hommes se modèlent à bras raccourcis, échouant à devenir adulte avec une part vive préservée : demeure la loi des grands infirmes, avec des panoplies d'enfance.

On va retourner jouer dans les champs de blé. A cache-cache. A se faire peur : le face à face des deux flics. Du feu ne règne plus que la fumée. Et en son cœur : terre et ciel dissous. Dans cette fumée : qu'est-ce que tu vas tuer pour de bon, Bobby ?

Cela va très vite. Ce n'est pas une question/mise en scène de la vengeance. Il n'y a aucun suspense. Traque résolue et Pan ! Tout de suite. A peine le temps de voir. Le gendarme a attrapé le voleur, il s'en approche. Qu'est-ce qu'il te dit, Bobby ?... Son dernier souffle… Sa dernière parole : " Bobby "… Est-ce que ça sert à quelque chose ? C'est le prénom. C'est tout. Le prénom. Dernier souffle : Bobby n'est plus vivant.

Et la musique a des échos de Mulholland Drive, des ferveurs laminées. Tragédie, j'ai dit  :-)


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Reste le vieux. Papy Mafieu. On le fait mettre à genoux. Comme le père. Comme Bobby. C'est tout. Et le flic " sicilien " sera déçu. Il n'était pas question de vengeance. Il n'était pas question de respecter ou non le droit, la morale. A genoux : les enfants sacrifiés. 

Bobby l'avait pris pour un grand-père : plus facile, souvent, entre grands-parents et enfants. Ce n'était pas un grand père. Il n'y a plus d'enfants. A genoux.

Pour prier ? Mais le ciel a fondu. Reste des postures, en suspens. 

Reste donc à retrouver le frère, dans sa nouvelle impuissance : on n'y arrive plus si bien quand on a vu la mort, la sienne, en face. Y a comme un défaut. Marche arrière ? Léger retrait. Cette fois, ça y est. Tout est en place. Et Amada n'est plus qu'un rêve. Bienvenue dans la maison des hommes

Un monde sans amour autre que fraternel. Au sens premier. Et masculin. Au sens dernier. Un monde de gueules cassées. Tout est en ordre. Et va le rester. Amen.


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PS : Robert Duvall offre une des plus belles, subtiles et profondes prestations de l'année écoulée. Et - paradoxalement vu son personnage " à l'ancienne " - une des moins strictement classiques.

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8 décembre 2007 6 08 /12 /décembre /2007 04:22
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On brûle toujours ce qu'on a aimé.  Je ne dis pas tout le monde. Je ne dis même pas moi. Mais ce désir existe. Il fait vivre la presse people. Et pas que : un désir qui sommeille plus souvent qu'on ne veut parfois le croire…


Et là, en tant que possible, je trouve que : chez tout un chacun. Œil de caïn. 

A chacun ses vigilances. Plus dure sera la chute : quiconque est adulé - ou tout comme -, à un moment, le sait. Avec un peu de maturité.

Pas de ce désir-là dans l'amour inconditionnel. Alors je ne saurais brûler le film de David Cronenberg. Même si ce n'est pas son chef d'oeuvre… Et même, j'ai l'impression qu'on veut parfois brûler trop vite. Sous la plume des plus éminents, ou des plus affûtés, il y a eu la tentation du brasier sur eXistenZ, ou sur Spider, ou sur A History of Violence, ou aujourd'hui sur Eastern Promises. Je n'aperçois pas de vraie déception, ici. 

Est-ce qu'il y a aura de la mauvaise foi dans cet article ? Je ne peux pas assurer du contraire. Je ne peux pas maîtriser ça totalement. Mais au pire, je trouve que : c'est la belle mauvaise foi. D'accord ?


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Conservant l'inénarrable espoir que mon lectorat s'élargisse, répétons, répétons : mes articles sont truffés de ***SPOILERS***.


Pas forcément directement sur l'histoire. Les histoires, ici, je m'en fous. Je n'ai pas besoin qu'on me raconte des histoires. Au cinématographe. Comme dans tout art. Tout petit élément parmi d'autres. Même au cœur du scénario.

Exception de la règle : quand le processus de l'histoire est dégueulasse. 

Ce que dit, au fond, l'histoire ou ce qu'elle prend en charge : ça oui, ça compte aussi, ça m'intéresse (cf Zodiac).

Alors, qu'est-ce qu'on prend en charge ici ? Pas comme sujet. Pas comme débat. Cronenberg artiste, pas essayiste, et son ambition n'est pas " les dossiers de l'écran ". Alors, qu'est-ce qu'on retient du monde ici ? Des histoires de mafia russe, de déportations d'enfants de l'Est pour en faire nos prostituées à prix cassés, des violences qui semblent bien bénéficier d'un déni de réel prolongé, le tout dans un Londres ultra-libéralisé. Alors bien sûr : les codes réactionnaires de certaines virilités affichées. Autrement dit, on va bien se marrer, pas vrai ?


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Et c'est peut-être là que le bât commence à blesser.


Hypothèse : ce n'est pas Cronenberg qui a changé, c'est notre regard sur lui qui peut en avoir envie. Parce que : l'environnement du film est ultra-contemporain, ultra-réaliste, ultra-refoulé.

Sauf que : décidément pas son problème. Même sans aucune lâcheté. Tout est là. Tout est dit. Mais il poursuit son œuvre. Avec le monde. Pas à la merci de.

Alors la beauté du film ne se trouve ni dans son possible réalisme, ni dans sa contemporanéïté, encore moins dans notre retour du refoulé.

Je ne dis pas tout le monde. Mais je sens, peut-être à tort et à travers, toi qui vois, qu'une forte tentation est là, comme en sommeil, prête à bondir, chez moi aussi. Ce problème ne pouvait pas se poser avec A History of Violence. Parce que le semblant de virage à un plus fort " réalisme ", était compensé par notre habitude des figures proposées. Des gangsters d'origine familière. Presque un folklore. C'est inscrit dans la tête de chaque spectateur : pas de problème pour distancier… Ici, le réel assumé : du lourd. Très.


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Je recommence.


Et je m'engage à ne pas faire, ici, dix pages :-)

La scène du hammam est exceptionnelle.

Je recommence.

La scène du hammam est exceptionnelle.

Je n'ai rien envie de dire, là, tout de suite, maintenant, pour faire semblant d'être intelligent.

La scène du hammam est exceptionnelle.


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Un homme s'appelle Viggo Mortensen. Il est aussi comédien. C'est l'un des plus grands aujourd'hui.


Il est immense avec Cronenberg.

Ils se sont trouvés. Ils le savent depuis A History of Violence.

Exemple fracassant de ce qui le rend exceptionnel, au-delà de son talent, de la précision et des infinies nuances ET ambivalences - coexistences de contraires, répétons, répétons, dans mon vocabulaire - de son jeu ?

Il sublime la virilité, la vraie, la profonde, sans aucune trace de machisme rance. Sa contemporanéïté est renversante. Sa masculinité est libérée, vraie et TOTALE.

Il est totalement VRAI.

Tous les codes et les masques sont compris et neutralisés. Yeah !

Et ça tombe plutôt bien vu l'environnement pris en charge par ce film, non ?

Dans le mille, je vous dis.


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Il y aurait des pages à écrire sur le désir nécessaire - et il n'est pas ici question de parties fines - pour un/e réalisateur/rice de filmer son/sa/ses comédien/ne/s/nnes. Il faut voir ces deux là en interview. Là : tu sais déjà que ça va être magique.


Des pages à écrire sur la poursuite des allégories de Cronenberg. Il n'a rien lâché. D'autres grands moments sont offerts dans ce film. Et parfois, ou souvent, une lumière magnifique, des cadrages splendides, un montage redoutable. Est-ce que j'oserai vraiment en parler ? * Mais essentiellement : dans une humble sécheresse, sans tentation pour l'imagerie (mon pire ennemi), sans effets de manche déplacés.

Mais aussi, oui, et comme si c'était la première fois : avec lyrisme, parfois (la séquence finale avec le bébé). Le lyrisme ne me dérange pas : un possible comme un autre. Je veux dire : je suis même plutôt du genre lyrique. Vous avez remarqué ? Pas que. Mais chez lui, ça peut encore faire bizarre. On ne s'attendait pas à ça, surtout dans cet environnement là. Mais j'y crois, je veux bien, ce n'est pas tout à fait évident. A la première vision. A la seconde : beaucoup plus. Alors pourquoi pas. Pourquoi pas, vraiment ? Peut-être qu'il n'y arrive pas. Je ne sais pas. La troisième fois, je trouve qu'il y arrive totalement. Est-ce que je m'aveugle ? Je veux croire que j'approfondis. Et que je me déplace. Librement. Invité. Et librement invité. 

On pourrait développer des interrogations sur la nécessité d'une telle frontalité de la violence (mais ça, je n'y crois pas moi-même : oui, je pense encore que c'est nécessaire ici, et même si MOIJE tourne la tête ou le regard), sur la direction d'acteur peut-être déséquilibrée par le joyeux duo (les autres peuvent aller du carrément médiocre au très bon, cela dépend - de qui l'on parle et à quel moment), sur l'absence ponctuelle de grâce (avec des moments en force, et d'autres programmatiques ?)… Mais nous n'avons pas le temps : il faut aimer. Puisque ces défaillances ne prévalent pas, ici. Et puisque j'aime, quel temps ai-je à perdre, ici, avec ce qui n'a peut-être pas marché ? Il y a assez. Je suis repu. Non. Au contraire. J'y retourne. Ce soir. Hier. Demain. Je t'avais prévenu : j'aime David Cronenberg. Inconditionnellement.

J'aime Eastern Promises. Aussi. Pour cette raison-là ?... Pas que. Je le sais. 


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* Même problème qu'avec Lynch, Tarkovski ou Eastwood, et peut-être (certains) Godard. Mais comme dit récemment : j'ai la trouille, donc je vais m'y coller. Je ne sais pas par quoi je vais commencer. Une nouvelle saga s'annonce... Sur Eastern Promises, dix pages valsent dans ma tête. "Je l'écris pour le faire" : ça, j'y crois depuis longtemps, mais je le pique ainsi à un blog aimé.

 
PS : mince, y a même pas de spoilers. M'suis cramé des lecteurs pour rien. C'est pas drôle…
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2 juillet 2007 1 02 /07 /juillet /2007 21:58

 

Zodiac - David Fincher

 

 

 

Bienvenue dans la maison des hommes. Il y aurait des adultes, des hommes qui seraient dans la vie, qui AGIRAIENT ; il faudrait être viril et rechercher autant la vérité que les justices (de fond, disons une morale, et de forme, soit les tribunaux). Ça leur serait fatiguant, lassant, décourageant ou enrageant… Alors ils iraient au cinéma, par exemple. Par exemple, c’est l’histoire d’un inspecteur très sérieux qui court après un vrai tueur en série, et ce sont des FAITS REELS, comme ils disent, alors c’est franchement grave, c’est super important ce policier très sérieux qui court et n’en pleut plus, il va craquer, c’est sûr. Et quand vraiment il n’en peut plus, alors on lui dit d’aller au cinéma.


On lui dit : « See a movie ».


On a l’air de lui dire de se détendre. Mais c’est peut-être la clé. On a l’air de lui dire de se détendre : fais quelque chose de pas sérieux, ça va faire baisser la pression dans ta tête, et comme ça tu ne vas pas exploser. Tu vas rester un adulte responsable qui va au cinéma pour se détendre et tout ira bien… Non. Ça ne va pas aller du tout. Parce que la vérité va éclater. Pas ce qu’on avait voulu apprendre, dans la maison des hommes. Il ne fallait pas dire : « See a movie ». Si, il fallait. Comme un test ultime, le certificat d’adulte social. « See a movie », et si tu as bien appris, si tu es bien au chaud dans la maison avec nous, alors tu ne verras rien, et ça va bien te détendre. Sauf que.


Je recommence.

 


 

Zodiac - David Fincher

 

 

 

Bienvenue dans la maison des hommes. Il y aurait des grands enfants, des hommes qui seraient dans la société, qui s’agiteraient ; il faudrait maîtriser les codes de la virilité et savoir jouer grandeur nature à se faire peur (chez les policiers) et à faire peur (chez les journalistes), jusqu’à l’indispensable Game over : la résolution/révélation. Ce serait presque toujours obsessionnel, voire compulsif, une fuite en avant autant qu’un immobilisme total. Parce qu’il faut continuer à croire : que ce sont des adultes, que la maison des hommes est sûre, qu’il y a un sens logique et édifiant au cours des choses et du vivant, une juste rationalité où cow-boys, voleurs, indiens et gendarmes ne renvoient qu’à leur panoplie. Des archétypes de rôles à jouer en guise de vie. Mais si quelqu’un voit un film, ça peut basculer…


Si un inspecteur va au cinéma pour voir un film policier, censé le divertir, il ne va pas pouvoir rester. Parce que même ce cinéma-là, pas intimidant, qui s’avance presque masqué, renvoie tout de suite ça : le vaste jeu. C’est le Zodiac ou le Scorpion ? Et c’est quoi cette breloque de justicier ? Dirty Harry ? C’est quoi cette caricature de la virilité ? Non. Pas une caricature. Juste le miroir retourné. Avec toutes les coutures apparentes. Sans se donner la peine d’avoir l’air policé. Est-ce que tu voulais que ce soit Allen le coupable pour que ça s’arrête ? Evidemment. Evidemment pas pour que ça s’arrête. Pour que ça continue. Pour que les rôles soient validés. Bien sûr, que c’est peut-être lui le coupable. Ce n’est pas le problème. Le problème, c’est qu’il reste du cinéma irréductible au divertissement, et qu’on peut encore y voir quelque chose. Et le tueur a une longueur d’avance. Parce qu’il a reconnu dans Les chasses du Comte Zaroff quelque chose qui était sa vérité. Ou tout comme*. Avec les meilleures intentions du monde, la morale esthétique finira toujours entre les mains de celui qui regarde. Alors ce serait aussi l’histoire des fantoches du Mal qui ont une longueur d’avance sur ceux du Bien, en sachant reconnaître une vérité dans l’art quand d’autres n’y voient plus que divertissement (permanence du mensonge).


L’intuition : cette séance de Dirty Harry, idéale jusque dans l’ambivalence (esthétique, morale et commerciale) du film choisi, est le moment charnière du film. C’est là que le relais commence à passer du policier au dessinateur. C’est là que ça se passe pour de bon : le film quitte les rails du thriller à résolution/révélation. La séquence de croisement (magnétique mais ignoré) du policier et du dessinateur aux abords de la scène du meurtre du chauffeur de taxi n’en est que la confirmation. On rentre dans le grand mouvement. Le dessinateur va reprendre l’affaire. C’est-à-dire que d’abord, il va perdre pied, puis il sera sauvé parce qu’il est double et abandonné.


Je recommence.

 

 

Zodiac - David Fincher

 

 

 

Bienvenue dans la maison des hommes. Il y a quelqu’un qui n’arrive pas tout à fait à y entrer. Le dessinateur, donc. Cartoonist. Pas très sérieux, tout ça. Et il perd pied en essayant de rentrer dans la maison. Il y a deux pères à quitter. D’abord, le journaliste, presque une figure de vrai grand enfant, puisqu’il sait, lui, que ce n’est pas sérieux, mais pas du tout**. Et sa manière ultime de renvoyer le dessinateur est un peu plus féconde que celle du second père, le policier. Ils ont pourtant l’un comme l’autre du mal à entendre ce que Junior essaie de leur dire (écrire un livre, la fin de Dirty Harry) : c’est comme s’il refusait de grandir (il ne comprend même pas le mot  business), ils vont finir par le laisser. Se débrouiller. Se dédoubler et les remplacer tous les deux. Là, il tourne au bord du piège : il devient super investigateur, il devient un adulte social pour de bon, ça veut dire qu’il se met à s’agiter, qu’il devient obsessionnel, jusqu’à l’overdose (overgame), qu’il faut que la machine tourne pour que du sens soit affiché. Là, il devient un vrai représentant de la maison des hommes : profondément irresponsable et égoïste. Et il est alors nécessaire que femme et enfants (dont il fait ses collègues) partent, pour leur survie ; pas à cause des risques liés au tueur, mais parce qu’il y a un grand enfant irresponsable dans la maison qui ne s’endormira pas avant d’avoir trouvé la fin du conte.


La première chose qui le sauve, c’est qu’il n’est pas si viril que ça. Il n’a pas un flingue à la main, il est spontanément plus proche du journaliste un peu ambivalent et décalé, qui boit (entre autre) de plus en plus, parce que ça ne rime à rien. Ce qui le sauve vraiment, c’est d’être du côté de la création, en douce, sans oser trop encore, avec ses dessins. Alors il est resté jusqu’à la fin du film, c’est important de la raconter au policier, même pour de mauvaises raisons***, pour dire que le tueur s’est fait prendre, et tout ira bien dans la maison. Mais non. Il faudra des années, aller au bout des illusions de quête de sens pour accoucher simplement d’une œuvre. Un livre. Dont l’histoire n’est peut-être que le menu détaillé d’une obsession. C’est déjà ça. C’est déjà plus vrai que l’obsession elle-même. C’est peut-être, au bout, devenir soi, entrer vraiment dans la vie.




David Fincher - Zodiac

 

 

 

Il y a un policier qui ne s’en sort pas, et son collègue qui a sauté du train en marche pour tenter de rejoindre une vie dans une disparition si discrètement vertigineuse. Il y a un journaliste qui se laisse dérailler, il n’a peut-être pas vu ce qu’il y avait en dehors de la maison ou il en a eu peur, il a intégré cette peur là et il la calme à grandes rasades. Ces trois décrochages surviennent à l’image autour de la confrontation avec le suspect préféré, sans doute le bon. Il y a un jeune dessinateur qui n’a pas l’air d’avoir commencé à vivre et sera peut-être sauvé par son œuvre. Aussi par la patience sans complaisance d’une femme. Comme souvent chez Cronenberg, quelque chose suggère que la femme sait, déjà, comprend. Elle est dedans. Et l’homme passe par sa création pour s’incruster dans le vivant.


Il ne s'agit pas seulement de scénario, pourtant certainement brillant. La caméra traverse ces hommes presque bidimensionnels plus qu'elle ne les scrute. Pied de nez d'un casting parfaitement alléchant. On ne distingue pas si vite les brillants "premiers rôles", des seconds, voire des derniers, voire des enfilades de bureaux ou de voitures… Tout est fluide, tout coule, tout s'élance et fuse dans une bande son implacable. Et tout est déjà mort. Les explosions de violence pure de la première moitié du film, suffisent à rappeler que les jeux sont faits. Ou presque. Il y aurait quelque chose de vraiment important, qui rappelle la vie, qui rappelle à la vie, malgré tout : le cinéma donc. Ce serait un film ou la vérité et la vraie maturité seraient du côté du cinéma, et pas des commissariats ou des salles de presse (sans parler de la télé où la mascarade atteint son comble avec le toujours irrésistible Brian Cox). On oserait dire que c’est l’œuvre de la maturité pour Fincher qui revient forcément de loin avec le brio visuel initial qui est le sien (et qui menace toujours de le faire déraper). Humble beginnings. Avant d’arriver à l’œuvre, il y a ceux qui peuvent venir du clip, ou pourquoi pas du dessin, pas loin de la BD. Madame Bovary, c’est lui, c’est le dessinateur, qui donne au film ses couleurs incroyables, qu’on dirait jamais vues : ces jaunes, ces verts, ces bleus qui s’arrachent à d’exceptionnelles gammes de bruns et gris voire gris métallisé et tout à coup c’est genre de la SF ou tout comme. Ces couleurs sont incroyablement belles parce qu’elles sont franches et tristes à la fois, douloureuses, les couleurs d’une BD d’enfant tout juste expulsé de la maison des hommes. Et qui essaie de commencer à vivre. Sans plus trop attendre. Et en attendant tout à la fois, des œuvres. Maintenant. Et ici : see a movie.



  Zodiac - David Fincher

 

 

 

*
La réalité du Zodiac est peut-être davantage vers l'écriture. Les chasses du Comte Zaroff (The Most Dangerous Game) renverrait d’abord au livre, aux dires du suspect favori. Mais c’est le regard porté sur lui qui compte le plus ici. Et celui qui le porte vraiment, qui veut voir, dont l’ultime but est de « look at him in the eyes », le dessinateur, lui est autant un homme d’images que de textes, BD oblige. A l’arrivée donc, il est le narrateur, le plus proche du réalisateur. Le cinéma, c’est aussi de l’image et des mots. Des mots qui vont jusqu’à s’inscrire à l’image (scène dans la salle de rédaction où Graysmith voit le contenu de la lettre du Zodiac se surimprimer en 3D à son environnement). L’hypothèse de Cyril Neyrat dans les
Cahiers du Cinéma (de bout en bout passionnante - N°624, Juin 2007), n’en interdit pas une autre qu’il effleure à la fin. Je penche plus pour une vision du Zodiac recréée par le dessinateur et le réalisateur, que pour une reconnaissance de deux créatures de même matières – le dessinateur et le Zodiac. Mais le miroir est là, bien sûr (notamment dans le traitement « dessiné » et permanent des deux personnages, Neyrat encore). De fait la reconnaissance et le traitement cinématographique du Zodiac lui sont extérieurs : ainsi sa signature sur bobine de film est avant tout une fausse piste narrative et donc surtout la vérité du regard du dessinateur ; l’utilisation ponctuelle du ralenti dans les meurtres serait aussi cette projection cinématographique sur le tueur, plus qu’une simple coquetterie visuelle. C’est par l’écriture que le Zodiac, dont les lettres déjouent les graphologues, s’en sort. C’est par l’écriture que Graysmith va au bout de sa quête et pense mûrir (« I’m not a cartoonist anymore »). La force du Zodiac est aussi son aptitude à avoir fait une chose : « breaking the pattern ». Briser le motif. D’où possiblement un film dont le récit réconcilierait ses hier, aujourd’hui et demain (en flirtant encore avec le texte de Neyrat) : l’écriture, l’image, le numérique.


**
Savoureux badge « I’m not Avery », arboré par Graysmith au moment où la fusion est la plus forte au bac à sable.


***
« Dirty Harry gets him » : c’est bien la première chose intégrée par le dessinateur. Seule l’urgence de la dire à l’inspecteur trahit ce qui se joue réellement. Le film aurait avant tout servi à réactiver les croyances, le faisant entrer de plein pied dans la maison. C’est aussi plus profond : la croyance dans le cinéma. Comme passer de l’espoir à la foi (hors toute connotation religieuse bien entendu). Le parcours de Graysmith devient dès lors une traversée du fantasme. Aller au bout. Au bout de l’illusion pour s’en affranchir, selon le modèle Muriel (P.J. Hogan) entre autres. Le bout du fantasme : la confrontation avec la sœur de la première victime (à l’image). Il tente de la forcer à dire que le tueur s’appelle Rick, il veut remplacer sa mémoire : le dessinateur veut substituer au réel un monde qui s’accorde à ses désirs. Ça ne marche pas comme ça. On remarque simplement que c’est une femme qui résiste, encore, en face. Game over. La vérité du cinéma et l’approche cinématographique du tueur sont le plus beau moyen pour regagner la vie, et non la fin, non la vie même.

 

 


Zodiac - David Fincher

 

 

 

 

PS de rappel : de mettre un film en mots, il est joyeusement vain
                    sûr on parle de soi, quequ’ part ça fait du bien ?

 

 

PPS : belle affiche américaine, je trouve.

 

 

(Billet remis "au propre" le 5 août 2011)  llet re-publié en date d'origine et quasi à l'identique le 30 janvier 2011 (actualisation des illustrations et mise en forme).

 

 


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