Le billet de Buster sur Cosmopolis dit parfaitement ce qui m'importe.
A part ça, ce serait certainement intéressant de se pencher sur le travail sur le son, d'être un peu analytique sur ce qui se joue aux croisements des sons intérieurs, extérieurs, des mouvements dans la limousine, de ceux en dehors, et de ceux de la voiture elle-même. Revoir ce film parlé a été une sensation assez vertigineuse pour MOIJE sur ces agencements, ce montage permanent. Mais je n'ai pas le désir d'être analytique ici, le film est trop parfaitement dans la sensation pour moi.
Le seul bémol au travail de Cronenberg ici pour moi, c'est la présence de Giamatti : non qu'il soit mauvais, loin de là, et c'est même sans doute l'acteur de ce genre que je supporte le plus volontiers, mais il est tout entier dans ce que son personnage "dit" et est supposé "être", totalement immergé dans sa (dangerous) method, alors qu'il s'inscrit dans un film qui dépasse ouvertement l'incarnation signifiante. Alors quelque chose butte là, ne peut advenir. Même si c'est une manière aussi d'avoir deux présences parfaitement distinctes à l'écran, pas du tout sur le même mode de jeu, et pour ainsi dire, pas du tout dans le même film, cela signe la véritable impasse de la fin. Mais c'est presque un détail au regard de tout ce qui a été déployé auparavant.
(Billet rétro-publié le 01/02/2013.)