C’était vers 1990, et quelque part vers The Two Jakes et surtout Thelma et Louise… vers le moment où j’ai commencé à regarder… vraiment… à essayer, en tout cas. Il y aurait donc presque vingt ans déjà.
J’avais bien d’autres choses en tête, avec Susan, avec Gena, mais je me rappelle bien comme je me suis demandé : « c’est qui, ce mec ? », comme j’ai craqué, aussi, et pour son doux rôle dans Thelma et Louise, celui qui achève de te déchirer quand tu marches…
Apprendre un nouveau nom : Harvey Keitel… Et il sonne bien : smooth & rough à la fois.
Après, sont arrivés Reservoir Dogs, Bad Lieutenant, et surtout The Piano, puis Dangerous Game (le Snake Eyes auquel je tiens, pas l’autre, que j’apprendrai probablement à aimer, plus tard)… Alors, je me rends compte aussi qu’il y a Taxi Driver ou Mean Streets, et que je n’ai aucune tendresse particulière ou intérêt profond pour de Niro, comme pour Pacino… Je respecte souvent, bien sûr, comme tout un chacun, mais cela reste un autre monde à mes yeux, un autre temps. Alors que lui : non. Pas du tout.
Mais, je ne sais pas pourquoi, j’ai un peu oublié ; d’autres priorités, on dit comme ça.
Cet été, avec la reprise de Who’s That Knocking at My Door ?, j'ai retrouvé Harvey Keitel... Se laisser joyeusement regagner par cet acteur, ce regard, ce corps… D’où : Blue Collar, et d’autres, d’hier ou d’aujourd’hui, puisque ce même charme me saisit - et que le film me plaise ou non, m’intéresse ou pas tant que ça -, il y a un endroit où ça craque : c’est qui, cet homme…