Le 17 décembre dernier, cela faisait tout juste dix ans qu'In the Cut de Jane Campion sortait en France. Je me souviens avoir dû quitter la salle à ma première tentative : vacances de Noël, salle bondée, j'ai depuis résolument évité ce type de malaise sauf en cas de pur (ou presque) entertainment movie supportant mieux les effluves ou craquements, de maïs et de spectateurs sautillants.
Je me souviens que le film s'est fait descendre un peu partout, plutôt d'un revers de main, l'air de ne presque pas y toucher... The Counselor doit raviver ces souvenirs, d'autant que j'ai été plus que surpris par le côté totalement hors norme du Ridley Scott au regard de sa provenance assez hollywoodienne.
Je me souviens que j'ai vraiment bien aimé - aussi parce que c'est là que j'ai découvert Mark Ruffalo (salut Ultimo !) -, malgré plein de trucs, malgré l'intrigue policière prétexte (mais pas le contexte policier, pertinent quant à lui). Pourtant, là, je me rends compte que je ne l'ai pas encore revu. Peut-être que j'ai peur de trouver ça pas bien, moi aussi. Whatever will be, will be.
Mais quand même, ce sera bien d'y revenir, en ces temps où l'ont dirait bien qu'il ne saurait plus être question de sexe dans les films pouvant attirer un vaste public. Y aura-t-il eu d'autres exceptions en 2013 que l'Adèle de Kechiche (pas vu, mais il parait que ce n'est pas son point fort non plus) et le Counselor donc (remarquablement expédié dans sa réception, notamment sur cette question) ?
Sinon - mais pourquoi je pense à ça ? -, on pourra apprécier de jeter un oeil sur quelques trucs concernant le sexisme et/ou la misogynie toujours en très grande forme avec le cinéma : par exemple là, là, ou même là. Et puis, pas si loin que ça en fait : là.
PS : vieux motard que j'aimais, ouverture de la galerie 2003.
Et voilà dix ans qu'il est sorti, ce cher Demonlover d'Olivier Assayas, et je n'ai pas encore compris comment ce film avait été simplement possible. Pas sûr que ça me soit arrivé depuis : ce sentiment d'être face à un objet dont la simple existence me semble pour ainsi dire miraculeuse, en dehors de la beauté qu'on lui reconnaît ou non.
Toujours pas compris non plus pourquoi tant de gens le méprisent... Je n'arrive pas à le prendre comme une toquade, je reste bluffé. Trop ?... Il est vrai que sa découverte avait été un moment terriblement jouissif, et sans doute étais-je tombé particulièrement en amour avec Connie Nielsen (tristement perdue de vue depuis), et Gina Gershon, irrésistible une nouvelle fois...
Grand temps de le revoir.
PS : et j'ouvre alors ma galerie 2002, plutôt fantaisiste car beaucoup trop des films de cette année m'ont encore "échappé"...
(Billet rétro-publié le 27/11/2012)
Je tiens debout, et plutôt avec le sourire, mais je suis terriblement distrait en ce moment ; mon attention est lâche, ma concentration éphémère. Je n'arrête pas de recommencer. Je n'ai que des bribes de mon intuition pour le faire, face à mon travail, face aux films qui m'intéressent, face au Maître ignorant de Rancière que j'essaie d'approcher moins superficiellement en le gardant à portée de main. Ponctuellement, quelque chose se réenclenche, et j'ai l'impression de redevenir un peu actif, pour de bon. Puis la distraction l'emporte à nouveau. C'est fatigant, et je fume trop, mais je ne me décourage pas tout à fait. Evidemment, c'est ingrat, et c'est ingrat de continuer à "tenir le blog" ainsi. Et c'est tout le paradoxe de cette sorte de monstre qu'il représente pour moi : si je ne m'y tiens pas un minimum, même mal, même anecdotiquement, je sens que je perds comme un des derniers fils qui me tient vigilant (parce qu'il concourt, obscurément, à me maintenir actif face au cinéma, et que sans lui, je pourrais facilement re-dériver vers la pure consommation, je le pense vraiment) ; dans le même temps, il participe de mon engluement dans la toile, que je ne sais pas encore bien "gérer", dont je ne maîtrise pas le(s) fonctionnement(s), l'avidité ou la dispersion, et que j'identifie toujours comme la principale nourriture de ma distraction (même si : pas que, bien sûr). Je sens toujours une forme de "reconnexion" s'opérer en moi quand je peux prendre des vacances dans un contexte qui me coupe non seulement du travail, mais aussi d'internet. Mais je crois que si j'essayais d'être un peu radical à me couper d'internet un certain temps, dans mon quotidien réel (hors vacances), ma distraction prendrait simplement sa source ailleurs. Une autre "addiction" l'emporterait. Alors je reste face à mon monstre.
C'était marrant aujourd'hui, d'être invité par un copain à regarder cette vidéo (sous-titrée en français). Elle m'a fait du bien. Je n'aime pas tout, loin de là, et j'imagine les compromis nécessaires à ces terribles présentations "à l'américaine", mais tout de même, ce n'est pas rien. Et cela a ponctuellement à voir avec Le Maître ignorant.
Et là, tout à coup, je pense, et c'est flou, mais ce n'est pas pour faire une phrase, ou pas seulement : mon blog est mon maître ignorant. En tout cas, c'est sa meilleure part.
With a good team,
have a nice ride,
a beautiful fight
&
you can go on and on and on (*)…
Last but not leastbut, like MOIJE,
you might also want to dance (even just for fun) :-)
Depuis trois ans, je renoue avec l'envie de m'offrir quelque chose comme un "film de Noël", ce qui doit brasser des définitions assez diverses. Le désir récemment stimulé de découvrir Mary Poppins aura signé mon choix pour cette fois. Et me voilà avec une joyeuse hâte que le film commence... Joyeux Noël à tou(te)s !
Dans trois jours, Millenium Mambo fêtera les dix ans de sa sortie en salle en France. Puis, dans pas très longtemps, ce sera au tour de Mulholland Drive. Ce sont les deux films qui avaient le plus compté pour MOIJE, comme pour pas mal de gens, cette année-là. Le Lynch est plus régulièrement présent depuis dans les discussions, ce qui rend pour ainsi dire plus "choquant" de réaliser son âge. Il repasse plus régulièrement en salle aussi ; je l'ai donc revu depuis 2001. Ce n'est pas le cas du film d'Hou Hsiao-Hsien, et je me refuse à le revoir en DVD ou assimilé. Mais j'y pense souvent. J'écoute sa musique aussi parfois. Et je revois le tunnel. Et la beauté de Shu Qi. Et pas que.
En même temps que Mulholland Drive, le Ghosts of Mars de Carpenter était venu s'écraser, lui, et je l'aimais beaucoup, et je n'ai pas encore compris qu'il soit à ce point délaissé (mais il faut aussi que je le revoie). J'aimerais bien pouvoir découvrir son tout dernier d'ailleurs (toujours saisi par le fait qu'il n'ait rien tourné entre-temps), même si plein de gens qui l'ont croisé dans des festivals ont l'air gêné ou en colère : ce sera marrant d'y retrouver Amber Heard.
Bref, rien à dire de bien important, ce n'est qu'un billet d'anniversaire, et j'entame ma galerie 2001. Mais oui : bon anniversaire, Millenium Mambo, Mulholland Drive, vous vieillissez tellement splendidement !
une petite carte postale pour reprendre en douceur...
et tenter alors le plongeon dans une cinquième saison :
e um bom verão para todos !
(et merci encore à BAB pour les photos)
(et dans d'autres mots)
Tip Top
- Serge Bozon
&
on en reparle
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