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15 décembre 2007 6 15 /12 /décembre /2007 06:05
Episode précédent : Le jour où ça a commencé...


1-Eastern-Promises.jpg

Plus tard… La ville est plus grande, plus grande que celle où nous vivons : deuxième approche cinéma. La Carapate. Je ne sais pas encore que c'est de Gérard Oury, ni qui est Gérard Oury, d'ailleurs je ne sais rien avant, je suis seulement impatient, mais je sais, en sortant, que les messieurs s'appellent Victor Lanoux et Pierre Richard.


Quelques années comme ça, avec joie à chaque fois, de Pierre Richard en Louis de Funès, de Serrault en Blanc : quand on m'emmène au cinéma, c'est pour rire. Et puis les dessins animés, aussi. L'aventure, science fiction, ou tout comme, un peu. Total divertissement. Maman et Papa, ou papa et maman, vont au cinéma pour se divertir. Et ils m'emmènent quand c'est possible parce qu'ils savent que c'est ma joie. Ils font très attention à ce que je vois. Partout. Un peu trop ? Rien de grave. Ils sont les enfants de leur temps. Ils me transmettent un plaisir des salles de cinéma. Mais il y a quelque chose qu'ils ne connaissent pas trop. On ne leur a pas donné. Le cinématographe. Ils en ont un peu peur. Ils ne le savent peut-être pas vraiment. Ils sont intimidés, aussi. Pour eux, c'est une sortie. Pour moi, un point d'entrée. Aussi.

Mais La Carapate, je m'en souviens très bien. La deuxième fois.


2-We-Own-the-Night.jpg

Pas l'intention de raconter par le menu tout ce que j'ai vu depuis l'âge tendre. No stress.

Mais vers cet âge-là, je retiens bien deux ou trois choses.

Il y a La Carapate, et King Kong et Chantons sous la pluie, ça doit commencer par là, aussi.

Et il y a les soirs où je parviens à me glisser hors de ma chambre en secret, ou je le crois, parce qu'il y a des invités, des grandes personnes, parfois de la famille, comme on dit, et la télévision est allumée, et comme je suis tout seul, je veux dire en secret, dans le noir, et que je regarde l'écran briller, cela ressemble un peu au cinéma… Là, j'ai pu croire qu'on pouvait vraiment regarder un film à la télé.

Evidemment, aujourd'hui, si je viens à quatre pattes dans votre salon la nuit, en cachette, pour mater la télé, ce sera nettement moins attendrissant. Je veux dire que : ce qui m'intéresse là-dedans ce n'est pas le possible voyeurisme - raccourci tentant mais vite stérile, isn't it ? -, mais le secret, l'obscurité, l'intime et une part de solitude. L'espoir de l'interdit, aussi ? Pas encore, non. Juste l'envie d'être là. Pour voir : les actrices, les acteurs, les histoires…


3-Michael-Clayton.jpg

Je ne sais plus quand ça a commencé King Kong et Chantons sous la pluie. La carapate, si. Puisque c'est la deuxième fois. Dans une ville plus grande et inconnue… Papa et maman ou Maman et papa s'étaient disputés, comme cela arrive parfois, et pour moi : ça s'était terminé au cinéma. Donc ça s'était bien terminé. Alors forcément, il devait y avoir aussi de la culpabilité. Rien de grave, parce que c'était la deuxième fois. Pas : la première. Et la culpabilité peut revenir parfois - puisqu'on nous en gave, et si souvent à tour de bras - mais là, je sais, dans cet espace-là, pour moi, elle n'est pas première.

Aussi ça, le cinématographe : l'innocence.

Je ne l'écris pas pour avoir l'air intelligent, parce que : je ne trouve pas ça intelligent, ni nouveau, ni ce que tu veux. Je trouve que : c'est vrai. Le cinéma avec lequel je vis : c'est vrai. L'art est innocent. Aussi, il sauvera toujours davantage que les conventions religieuses, où la culpabilité est première. Aussi, l'art est toujours en ligne de mire des damnés (du pouvoir, de la peur) parce qu'il nous sauve à chacune de ses manifestations. Aussi, les salauds et les traîtres y seront toujours accueillis à bras ouverts : rien n'est plus efficace que le ver à l'intérieur du fruit.

Après, MOIJE ne dis pas que j'ai la vérité sur qui sont les salauds et les traîtres. Mais j'affirme toujours mon point de vue, au moins pour avoir quelquefois la chance d'échanger, d'en changer, et de grandir. Je ne suis pas en train de m'énerver.

Je recommence…


4-My-Blueberry-Nights.jpg

De quoi ça cause le D&D ?


De la ferveur, de l'innocence, de la liberté. Sans cesse meurtries, bafouées, mais sans cesse renaissantes. Tout acte de création est un acte de foi. En la vie - pour le reste, c'est comme tu sens, toi qui vois. Ici, je parle donc d'écran. Et tout le contraire.

Le cinéma : l'ambivalence. Puisque c'est l'écran et son contraire. Puisque le cinéma qui me fait vibrer est celui qui ne fait pas écran, précisément, ou pas seulement. Je m'écoute écrire ? OK.

J'ai besoin d'un peu de lyrisme et de ludisme. Aussi.

OK : J'atterris avant de revenir avec mon gorille et mon parapluie.


5-Eastern-Promises.jpg

PS : comme ça, pour info, en photo, les films que je revois en ce moment.
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commentaires

V
Bonjour de VITA
Répondre
D
Alors bonjour de D&D :-)
P
Et pour la télé... En somme, tu regardais la télé comme je lisais dans mes bouquins. Joli parallèle. Les rêveurs de plus tard se retrouvent dans des habitudes d'enfants qui préfèrent des histoires et des images au sommeil qui s'enfuit. Tiens, un peu insomniaque, D&D?
Répondre
D
Tu as raison, c'est un joli paralèlle. Et je lisais aussi mais, en toute sincérité, essentiellement des "bêtises". Et c'est comme ça que je suis devenu myope, à lire en cachette la nuit avec une lampe de poche : peut-être que si j'avais lu des choses plus intéressantes, ça se serait passé différemment !Et  je suis un rêveur, aussi. Mais il y un bon (peut-être même précieux) et un mauvais côté à ça, je trouve, et je me débats pas mal avec le mauvais côté depuis quelque temps.Enfin, j'espère que je ne suis pas insomniaque : confie la quiche à 3h47 du matin... Je crois que je suis décalé (je me lève tard). Mais je ne suis pas sûr de savoir si, là, je suis simplement décalé par rapport à la norme ou par rapport à moi-même. Me débats un peu avec ça aussi, en ce moment :-)
P
Alors, si tu étais un garçon (10? 14 ans?) à l'époque de la Carapate, ou plus jeune encore... Tu es plus jeune que moi, car, quand j'ai vu la Carapate, à sa sortie, j'avais quoi? 20-23 ans ??? C'était bieau la Bourgogne filmée par Gérard Oury dans La Carapate... C'est le côté road movie et mai 68 qui te plaisait ?  D&D et ses passions (alors, j'aime aussi La Folie des grandeurs... Avec LdF, Yves Montand, la musique géniale, et le frère d'une de nos reines des Belges, un de Mora y Aragon... Elle est belle Naomi Watts... Je suis allée zyeuter sur le site qui est en lien. Bigre... C'est bien 'Blueberry Nights' ?
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D
En toute sincérité, si le côté mai 68 m'est totalement passé au-dessus de la tête, c'est marrant ce que tu dis parce que sans doute, oui, le côté road movie a dû me plaire. C'est même un des rares "genres" aujourd'hui, qui peut m'attirer simplement en tant que "genre". Sinon, bien sûr, La Folie des grandeurs et également La Grande vadrouille m'avaient procuré de grands éclats de rire ! Mais jamais vus au cinéma, et je crois pas depuis l'adolescence... Je ne regarde plus les films à la télé depuis presque vingt ans maintenant. Enfin, je ne regarde presque plus la télé depuis plusieurs années. En revanche, je me sers du DVD, pour revoir, ou me divertir. Quant à Blueberry Nights, je ne saurais sincèrement pas encore te dire si je trouve ça bien, je vais le revoir. J'étais fatigué quand je l'ai vu et je me suis simplement laissé bercé, avec grand plaisir, par la fantaisie de Wong Kar Waï à laquelle je suis très sensible. Cinématographiquement, c'est problématique, il y a une proposition, les avis sont très partagés, je ne veux pas trancher artificiellement, je laisse venir. Je crois quand même que je vais être du côté du film. Enfin, c'est ce que j'espère... C'est toujours ce que j'espère, cela dit... :-)
P
Tu n'écris pas pour avoir l'air intelligent !!! Mouarf mouarf mouarf !!! Merci de nous le préciser.Bon, t'en voulais en voilà donc ! Viens pas pleurer dans les jupes de ta mère la sorcière après...Allez, je suis trop bonne (à coulisse), vlà ta liste de commissions :- My Blueberry night,- L'homme sans âge,- LA NUIT NOUS APPARTIENT,- WE OWN THE NIGHT,- GONE BABY GONE...et comme tu es incurable... et que je me demande même pourquoi on poursuit l'acharnement thérapeutique dans un tel cas... je ne te parle même pas de "L'ASSASSINAT DE JESSE JAMES PAR LE LACHE ROBERT FORD"...En grosses maiouscoules : CE QUI ME PARAIT INDISPENSABLE A UN CINEPHILE DIGNE DE CE NOM (si vous en voyez un dans le coin, faites moi signe !!!), et j'ai même glissé un intrus...
Répondre
D
Ah ça pour en avoir, j'en ai eu ! Et j'ai bien ri :-)Avec l'intrus, aussi.Cela dit - et ta liste de courses a bien belle allure -, si je comprends bien que tu ne peux pas savoir qu'il ne me reste plus qu'à découvrir Gone Baby Gone (mais, le concernant, le commun des mortels comme moi n'est-il pas pardonnable pour avoir à attendre le 26 décembre ?), en revanche, pour le Wong Kar Waï et le James Gray, c'est quand même signalé dans mon billet. Enfin, je te taquine : tu es libre de lire ce que tu veux, bien évidemment. En tout cas tu mets le doigt sur quelque chose qu'il faut sans doute que j'éclaire un peu plus, à la sauce maison, car même si mon blog est différent d'un blog de critiques et/ou d'actualité cinématographique, ce serait dommage que tout le monde croit que je n'y vais pas, d'une manière générale. A bientôt chez toi :-)
C
bon je suis déjà venue te lire hier...et je n'ai pas déposé trace de mon passage...parce que tu saistu sais que moi non plus je ne viens pas te lire pour avoir une (ou des) critiques de filmspeux aller sur des sites spécialisés pour çaJe viens ici lire un peu de D&Dau fil des joursavec son écriture un peu bizarrequ'il faut parfois lire deux fois pour comprendremais j'aime ça...deviner une pesonne au travaers de son chemin de mots...ici ce n'est que du bonheurBonne journée à toi...Je t'embrasse
Répondre
D
Oh je sais bien, oui... Et c'est ça qu'est chouette aussi !Et : "que du bonheur" ?Tu me fais bien de l'honneur !Bon, j'arrête de faire des rimes à deux balles,Te fais pas la malle !Pardon...Et surtout merci pour tes mots toujours bienveillants, et que je sais sincères. Et surtout surtout : je continue à te souhaiter du bleu (la "bataille" n'est pas finie !),Je t'embrassePS : tout cela ne veut pas dire que je n'espère pas aussi un jour te donner l'envie de voir un film auquel tu n'aurais pas déjà pensé. En tout cas, il y aura forcément un jour, un film, où je te dirai : "Coumarine, celui-là, j'aimerais vraiment que tu le vois". :-)

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