Un peu de temps a passé depuis que j'ai vu Camille redouble, il m'éloigne du film. Je n'en étais pas fou. Je n'ai peut-être pas compris la part médiatique d'enthousiasme délirant entourant sa sortie, à part le régal du casting et de la direction d'acteur, et oui, j'ai bien ri, et ça m'a touché aussi (les cassettes, je résiste pas).
Mais La Vie ne me fait pas peur me manque déjà beaucoup plus. C'est celui-là que j'ai envie de revoir en salle, celui-là où ça me ferait tripper qu'il y ait du monde... Dans celui-là, on dansait, dans celui-ci, on joue à danser : un risque a disparu. Mais peut-être que ce qui compte ici, précisément, c'est de "jouer à...", tout au moins pour les personnages (danser donc, ne pas avoir son âge, jurer de ne pas mourir, ...) et pour les acteurs.
Pourtant, il y a cette inquiétude que je ressens, et que j'avais ressenti devant Starbuck (le rapprochement s'arrête là) : pourquoi prendre un sujet si délirant et ne jamais tenter une quelconque forme de délire... Je me dis : qu'est-ce que ça donnerait un remake français ou québécois de Groundhog Day ? Est-ce qu'on saurait ? Ou est-ce que vraiment, on ne se l'autoriserait pas totalement ?
Je dis peut-être n'importe quoi. Ou je suis tenté de reprocher à Noémie Lvovsky de ne pas avoir fait un autre film au lieu de regarder le sien ?
Disons que Camille redouble me laisse tranquille. Je crois qu'il aurait pu m'affoler - et dans le rire ! -, et que là, j'aurais été vraiment reconnaissant.
PS : regards plus impliqués d'Asketoner et d'Erwan.
(Billet rétro-publié le 04/11/2012)