C'est bête à dire mais je suis surpris d'aimer et que ça m'intéresse plutôt, même si tout cela n'était globalement pas bien agréable à suivre.
Mais je me dis qu'il y a pas mal de moments où… ils aimeraient bien filmer comme ça à Hollywood… Mais ils savent pas, ou plus, globalement. C'est quelque chose qui aurait à voir avec l'efficacité, mais une efficacité vive, pas strictement narrative. Je sais que des plans ou des scènes m'ont "pris" d'une manière singulière, tant bien même l'ensemble peinerait à dépasser le simple divertissement (de sale gosse en l'occurrence).
Et alors ce qui me vient c'est quelque chose comme Besson, ou le fantasme Besson. D'autant qu'on n'est pas si éloigné d'un scénario à la Luc Besson, en à peine plus adulte, mais tout aussi bas de plafond et superficiel. Mais ça me prend d'imaginer que c'est ça que Besson aimerait faire, atteindre (je ne parle pas le l'histoire un peu débile, voire très, dans le final méchamment pensé avec les coudes), et il ne sait pas. Le film me rappelle, en quelque sorte, à quel point ce réal' - ce n'est qu'un exemple - est paumé et filme de manière intellectuelle (un comble, comme souvent), et comme ce qui pourrait s'appeler son brio est strictement "visuel", et totalement déconnecté, alors que là non : il y a quelque chose de connecté. Je trouve.
Il y a quelque chose de viscéral qui n'est pas si fréquent. Voire de sauvage, au moins un peu : il y a cette scène avec le tube en fer, et surtout celle dans les chiottes avec ce moment que je trouve pour ainsi dire génial de la porte qui se referme, et puis… Là, il advient quelque chose d'assez spectaculaire dans le rendu d'un déchaînement. M'arrêtent aussi la frénésie dans le taxi ou le relent primitif du tueur sanglant au milieu de la rue en plein jour.
J'ai rencontré le diable m'évoque du "grand spectacle" - on dit comme ça -, mais pour de bon (même pour le pire), et brut. Je n'ai pas l'impression qu'il y ait plus. Mais c'est quelque chose. Et dans un parcours tout à fait personnel, c'est la première fois que je ressens aussi nettement ça. Donc j'ai de l'affection pour lui. Je lui suis reconnaissant.