Arghhh, ça malche pas, comme il disait…
Cette fois : le bar d’un TGV, alors, sans doute, on ne peut pas appeler ça un café, mais… pour une fois que je me lève très tôt, je retente : écouter parler des inconnu(e)s… Est-ce que c’est important le cinéma ?
Pas de cinéma ici. Que du cinéma. Mais du faux. Dans le mauvais sens. A contresens. Barbarisme. Ce que tu veux. La comédie sociale. Les barbares. On dit la comédie humaine. Non, pas humaine : sociale… Tout le monde connaît ça par cœur.
Il n’y a guère que le rugby qui créé quelque chose d’un peu vivant voire rigolo ici (n’est-ce pas Fredo ;-) ), qui m’empêche d’être de mauvaise humeur, parce que sinon, ce matin, là, dans ce wagon, le spectacle… La tentation du misanthrope. Non. Trop facile. On ne va pas commencer à s’énerver devant la meute de collègues qui font semblant de s’écouter parler, en prenant exclusivement soin de vérifier qui a la plus grosse. Voiture. Paire de pompes. Ce que tu veux. Du Bret Easton Ellis version série Zzzzzz de sous-préfecture : presque rien… On ne va pas se décourager pour ça… Non, bien sûr.
Quelque chose recommence…
Un film, pas incontournable je trouve, mais quand même, me rattrape, je ne sais pas, il faudrait écrire ce qui vient tout de suite… J’ai oublié mon stylo. Tant pis. Ce ne sera pas comme j’espérais. Immédiat, presque transitif, et festif…
Mais j’essaie d’évoquer à quoi ça ressemblait, cette vague de joie en repensant aux Arnaqueurs, le deuxième film américain de Frears, revu récemment en DVD. Histoire de ne pas baisser les bras.
Et puis peut-être il y aura encore de l’envie, quand même, qui passera…
Toute l’espièglerie (et son contraire) qu’Annette Benning a toujours tant de grâce à délivrer.
Angelica Huston, en toute majesté.
Quand je deviens sentimental comme ça, j’écris comme une cruche. Ou pas… Toi qui vois :-)
C’est noir, très noir. Et ça fait vraiment mal. Sans se vautrer dans le dispositif dégueulasse et programmatique de torture (même - et surtout - la scène « des oranges »). Possiblement autant laborieux qu’inspiré quant à la mise en scène, mais ça tient le choc.
Quand même : la scène des oranges… et l’entretien Bobo/Lilly juste après… les arnaques passées d’Annette… la confrontation finale… quand même, c’est pas rien… Ces moments-là... Justesse, précision, humour, risque : l'histoire, l'interprétation et la mise en scène. Je retiens ça. Solaire tragédie.
J’étais très jeune quand j’ai vu le film à sa sortie. Au temps de Wild at Heart aussi. Je commençais à entrevoir, par le cinéma, que le monde pouvait être vénéneux, aussi. Oui, j’ai eu de la chance, avant… Et non, nécessairement.
Mais, ça ne me semblait pas si grave, ce monde si vénéneux, si violent, si (dé)structuré par la loi de l’argent… puisqu’il restait tant d’éclats dans les films qui le rappelaient, me le révélaient.
Maintenant je sais. Je crois que je sais. Mais il y a toujours l’éclat des films. Même des plus sombres. Même des imparfaits. Quel plaisir de retrouvailles ici… Avec ces actrices aussi.
PS : je pense souvent à Angelica Huston dans ce film, tant sa prestation m’a marqué. Ooops, j’espère que ça veut rien dire sur ma mère... Mais non. Rien de grave. :-)