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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 15:00



Le dernier maître de l'air - M. Night Shyamalan
 

Quel talent ce Shyamalan pour faire l'unanimité contre lui ! Depuis The Village, de mieux en mieux, de plus en plus fort, c'en est troublant, et si le rejet des médias américains pourrait s'expliquer fort bien, plus qu'aisément, je peine à comprendre ce qui se passe en France. Il aura néanmoins réussi à battre une nouvelle fois son record personnel. Circulez y a rien à voir ? Pas d'accord.

Le Dernier maître de l'air
 , aussi inabouti soit-il, reste bel et bien à mes yeux une tentative honorable de cinéma, et si je me cantonne à raisonner sur les objets divers et souvent avariés qui bénéficient d'une campagne marketing imposant une visibilité, je vote carrément très au-dessus de la moyenne. Et là, tout de suite, il y a plein de gens qui vont te fondre sur le râble en te disant que tu es bien snob. Cool.

Ça doit tellement toucher un truc qui défrise large, le Shyamalan, que même le distributeur semble déterminé à planter le film : quand les affiches françaises ont débarqué, je me suis dit, là, le pauvre Shy, il doit vraiment être tenu de remettre des sous dans la caisse, sinon il va falloir virer indépendant total, alors que ça ne semble pas être le chemin qu'il a choisi. Là-dessus : une quasi-unanimité dans les médias sur le désastre du truc. J'ai bien cru que j'allais sécher l'épreuve, ce qui me faisait un peu suer : j'aime bien "soutenir"  même quand les gens se plantent. C'est surtout là qu'il faut les soutenir d'ailleurs, quand ils se plantent, je crois. Non pas en trouvant défendable ce qui ne l'est pas, mais simplement en étant là, comme on fait pour les copains, comme on a du mal à faire avec soi.

 

Bref, heureusement que j'ai vu deux signatures que j'aime particulièrement témoigner in extremis d'un intérêt pour le film. Même si : ce qui me retenait le plus plus plus restait la 3D. En soi, je n'ai rien contre, mais comme on est encore au niveau zéro du jeu pour les grosses prods, je garde une distinction tranchée entre le cinéma et le futuroscope (dont je me contrefous).


Parenthèse : j'ai découvert le film en 2D, mais j'ai ressenti une frustration, avec l'impression bizarre que les plans prendraient toute leur ampleur dans l'autre version, via notamment le travail sur les quatre éléments. En fait, pas vraiment. Il n'y a qu'un plan sur un bateau "agresseur"  qui m'a semblé réussi en ce sens. Maintenant qu'un peu de temps est passé, le film flotte pour moi entre les deux versions. Je ne peux me départir de la sensation que Shyamalan sait que son film sera distribué en 3D et qu'il le pense bel et bien comme tel, mais n'étant pas, techniquement, tourné ainsi, cela ne "s'actualiserait" pas. Au final, et peut-être bêtement, je trouve quelque chose d'assez beau dans cette forme de frustration-là, ou de désir. Dans cet entre-deux, la version 2D est bien la plus émouvante, dans sa force "désirante".


 

 

M. Night Shyamalan - The Last Airbender

 

 

 

Pour en finir avec la 3D, Step up 3D (Sexy Dance 3D pour le titre français débile à souhait) bénéficie parfois d'un accueil sympathique qui repose notamment sur le fait qu'un tournage en 3D limite les cuts intempestifs dans le montage. Pour autant, le Sexy Step Truc ne semble pas vraiment rechercher, à une exception près peut-être, à tirer partie de cette "contrainte" qui rend au mouvement, et au mouvement dansé, toute sa force. Il reste suffisamment possible de morceler une chorégraphie pour éviter d'avoir à la filmer, où même à la travailler en profondeur. Je ne crois donc pas que la 3D suffise à expliquer le choix de Shyamalan de capter du corps en mouvement, comme rarement. Le travail nécessaire, pour restituer de la continuité au mouvement, qui ressurgit ici me bluffe, aussi parce que cela a globalement disparu (et totalement des blockbusters). Cela génère alors aussi une possibilité de croyance dans les corps à l'image très éloignée de tous les films où je préfèrerais juste qu'on me donne le joystick. Ainsi, la scène où la jeune femme, maître de l'eau, et l'avatar répètent leurs mouvements ensemble, au sens fort, m'a littéralement fait monter les larmes aux yeux.

Ce sacre harmonieux du mouvement participerait de quelque chose de nouveau quant à la présence des corps dans le cinéma de Shyamalan. Je me souviens des corps torturés ou coupables : l'incassable David Dunn comme le fragile Elijah Price, la jeune Story de l'eau, Lucius Hunt et le révérend veuf, la toile cauchemardesque de The Happening, celle refoulée de The Village (malgré l'exception constituée par Ivy Walker, qui doit tout de même traverser une sorte de chemin de croix sexuel). Il faut dire que l'on repart ici de l'enfance, et en particulier d'un enfant-bonze, ce qui aide à se délivrer d'une certaine culpabilité/souffrance du corps ! Mais à repenser au film qui aura lancé la carrière du cinéaste, le précédent à reposer autant sur un enfant, on mesure un renversement complet : dans son rapport physique au monde, l'avatar est un opposé du corps terrifié du personnage d'Haley Joel Osment. Amusant de noter que ce basculement intervient dans le premier film du réalisateur véritablement investi par les effets spéciaux : à se demander si c'est un réflexe de survie qui bouscule ici le regard de Shyamalan là où la plupart des films se désincarnent totalement (le spiderman qui saute d'immeubles en immeubles n'a aucune chair commune avec l'avatar bondissant dans les airs - croyance dans les corps à l'image, à nouveau). Oui, à confronter sur ce plan Le Sixième sens et Le Dernier maître de l'air, je sens bien davantage un nouveau début, qu'une fin de cycle qui aurait accouché du film de trop. Il se passe quelque chose.

Un des points communs de ces deux films reste la tristesse palpable de l'enfant quant à sa place dans le monde, au rôle démesuré qui lui est échu dans un contexte violent et sombre. Mais la mélancolie à l'œuvre ici est bien plus tragique, et plus belle en s'ancrant dans une joie du vivant (plaisir palpable de l'apprentissage). L'enfant qui voit les morts était d'abord livré à la terreur, et une terreur évidente, immédiatement partageable par les spectateurs. L'avatar se tient du côté du pouvoir, et du pouvoir fantasmé des super héros, mais ce pouvoir, longtemps différé, se traduit tangiblement par un accablement. Au risque de contredire un peu ce que j'écrivais précédemment, une part de cet accablement relève donc du sacrifice de la vie personnelle (à envisager pourtant, si le film connaît les suites initialement prévues, que l'avatar puisse intégrer dans son parcours de briser cette contrainte). L'avatar s'incarnerait donc à la fois dans la joie et dans la mélancolie, dans une force (qui l'emporte sans tuer, éblouissante scène du soulèvement de l'océan) comme aux antipodes de celle du héros très faussement sympathique du détestable Karate Kid (en tout cas moi, passé quelques mignardises et le plaisir de retrouver Jackie Chan, j'ai eu du mal à décolérer à la sortie).

Me semble assez nouveau, que des blockbusters américains nous présentent des scènes de combat avec des enfants. L'on y repère ici, pour l'instant, une sorte de tabou du sang (il faut voir ce qu'ils se mettent dans la tête dans les deux films). Mais tandis que je trouve étrangement belles celles impliquant l'enfant sans âge, l'avatar, et notamment celle très sobrement montée avec le rescapé de Slumdog Machin (autre film d'épouvante pour MOIJE), les séquences haineuses et décérébrées du jeu vidéo final de Kung Fu Kid clôturent le film dans une laideur stupéfiante… C'est que le chemin n'est pas le même. Dans le film sino-étasunien, il ne s'agit pour les enfants que de recevoir des adultes (Jackie Chan et je dirais Will Smith) toutes les lois d'une jungle où le droit du plus fort est le droit de vie. Les enfants du film de Shyamalan, et en particulier l'avatar bien sûr, sont là pour retrouver un ordre via un renversement, pour recréer une harmonie, ancestrale mais dont ils sont les détenteurs. Et cette possibilité, ce pouvoir, est ce qui restitue un droit de vie pour tous.

Bref, bref, bref, non seulement le film n'est pas mauvais du tout, mais j'y ai pris un pied total, ce qui n'a certes rien à voir, mais motive nécessairement à tenter d'en défendre les qualités. Et je finirai donc par le sacrer vrai film pour enfant (ce qui est peut-être une partie du problème), même si je ne suis pas sûr de ce que ça veut dire : "film pour enfant". Je sais juste que c'est un film où j'aurais envie d'amener mes mômes si j'en avais. Et ça ne m'arrive pas souvent. Comme ça ne m'arrive pas souvent de trouver très agréable d'aller voir les films pour enfants dont on nous assure à quel point on doit les voir nous aussi, les soi-disant grandes personnes. Ben oui, maintenant, on fait des films "familiaux", pour toute la famille, quoi, c'est vachement bien : il n'y a plus à se poser la question de savoir qui emmène les gosses voir le film, parce qu'on aurait aussi d'autres choses à vivre ou à voir. Non : maintenant, ce qu'on doit tous aller voir, c'est le dernier film d'animation, ou tout comme, marketé à mort, qui est aussi tellement bien pour les adultes. C'est parce qu'on a tous une âme d'enfant ! C'est ce qui se dit. Mais je trouve pas. Je parle pas de l'âme d'enfant. Je déteste l'expression. Faudrait la démonter. Le problème est que les adultes n'ont rien du tout à regarder en ce sens : ce qu'ils ont à regarder, c'est un chapelet de pauvres blagues au dites au second degré, spécialement intégrées pour eux. Rien à voir. Le must : la référence à des films qu'on est tous censés avoir vus, de préférence non réductibles à des objets marchands. Toutes ces ambitions strictement mercantiles s'accompagnent en général, et plus ou moins en douce, d'un message réac' à pleurer mais on est tellement second degré que tout va bien. Qu'est-ce que je disais ? Que le film de Shyamalan, c'est tout le contraire, qu'il ne s'adresse pas aux adultes comme à des ados attardés tentant, tout en justifiant leur paresse, de faire les malins. Et c'est ça (aussi) qu'est bien.


 

 

M. Night Shyamalan - The Last Airbender

 

 

 

PS : je recommande aussi vivement la lecture de ce billet (qui m'a invité à voir le film). J'aime par exemple beaucoup le proposition sur le "centre vide" (à l'inverse donc de Karate Kid à mes yeux). 

 


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5 octobre 2010 2 05 /10 /octobre /2010 19:09

 

 

José Saramago

 

 

 

Aujourd'hui se fête le centenaire de la République du Portugal, et c'est très bien.

 

Je pensais tout à coup qu'elle était cadette de Manoel de Oliveira.

 

La crise frappe le pays de plein fouet et l'année à venir s'annonce redoutable.

 

En photo, l'écrivain José Saramago qui nous a quitté cette année.

 

Qu'est-ce que je raconte... Temps du retour.

 

 


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1 octobre 2010 5 01 /10 /octobre /2010 12:50

  Lung Boonmee Raluek Chat - Apichatpong Weerasethakul




Déplie le plan jusqu'à son secret, il n'est pas caché. Est-ce qu'il se situe à la frontière de l'offert, mais écarte encore mes paupières, pas devant les yeux : dans leur dos.

Un cordon ombilical s'inverse, pourquoi pas, et va nourrir la terre. L'enfant se verse dans le sol. Tout va bien. Tout est Enfance, et tout est Mort. Le visage de Boonmee !, celui du moine, les espiègleries de la belle sœur. Un buffle se détache de sa dialyse, pour revenir.

Déplie la voix jusqu'à son conte. Elle dit la belle, elle dit la bête, et la honte de n'être plus ni l'une ni l'autre. Elle dit qu'elle ne se souvient plus de tout, mais sans peur, et la douceur de ses phrasés te cloue, pauvre chrétien (même malgré toi).

Fulgurant art de l'évidence, de la simplicité, différent du Kiarostami, autre passerelle de l'inouï.

Déplie le temps jusqu'à sa trêve. Ce n'est pas un rêve puisque c'est là. Mais ne presque pas en croire ses mains. Elles n'en reviendraient peut-être pas.



PS : invitation à lire le billet de Buster, voire l'entretien dans Chronic'art, avec par exemple...

"Dans un essai, Ghosts in the darkness, où vous mêlez souvenirs d'enfance et évocations des films qui vous ont marqué, vous définissez les spectateurs de cinéma comme des fantômes, en référence à une histoire qui vous a été rapportée...
C'est une rumeur qui vient d'un village du Nord-Est, une sorte de conte autour d'un opérateur de cinéma ambulant qui projetait les films de village en village. Un soir où il est arrivé tard, il a démarré la projection dans le noir, parce qu'il faisait déjà nuit, et le public est venu s'installer en silence dans la pénombre. Le lendemain matin, la caisse du projectionniste était pleine, les gens avaient payé. Mais celui-ci s'est rendu compte qu'il s'était installé, sans le savoir, dans un cimetière : le public était un public de fantômes, et ils avaient payé pour voir le film… Depuis, on met parfois une pièce dans la bouche des défunts, afin qu'ils puissent aller voir des films. Les fantômes aussi ont besoin de cinéma."

 

 

PS du 13 février 2011 : totalement avec le second billet d'Asketoner sur le film

 

 

 

Billet rétro-publié le 21 janvier 2011.
 

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29 septembre 2010 3 29 /09 /septembre /2010 19:28

 

 

Tony Curtis et Marilyn Monroe - Certains l'aiment chaud

 

 

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28 septembre 2010 2 28 /09 /septembre /2010 19:33

 

 

Bonnie and Clyde - Arthur Penn

 

 

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12 septembre 2010 7 12 /09 /septembre /2010 17:24

 

 

La Cérémonie - Claude Chabrol

 

 

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Claude Chabrol

 

 

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9 septembre 2010 4 09 /09 /septembre /2010 17:26



D'Amour et d'eau fraîche - Isabelle Czajka
 

"C'est un joli mot : compagnie"… Pas si fréquent d'attraper cet art de vivre en sociétés (surtout anonymes), là où il faut prendre garde à ne pas être, comme Julie Bataille, "trop spontanée et pas assez naturelle", où les méthodes dites à la schlague sont simplement parées de leurs plus séduisants cosmétiques. La comédienne qui incarne Diane bat à plate couture les sales effets spéciaux de Clones du décevant Mostow. De Diane, nous ne saurons rien : mais son surrogate est parfait.

 

Outre Anaïs Demoustier et Pio Marmaï, D'amour et d'eau fraîche s'appuie sur des comédiens souvent peu employés au cinéma mais particulièrement solides : Océane Mozas donc, ou le remarquable Laurent Poitrenaux (habitué des planches), tout le monde, à vrai dire, ce qui rappelle L'année suivante (Demoustier, Ascaride, Catalifo, Le Coq, etc.). Le bémol dans cette chorus line impeccable est qu'elle renvoie un peu au "grand théâtre" à l'anglo-saxonne, englué dans son hyper-caractérisation de personnages aux moments nécessairement payants, et dans ses dialogues très occupés à faire mouche. Efficace, mais sans mystère, un peu plus mort que vivant : un peu peur d'aujourd'hui. Paradoxal, car il me semblerait injuste de retenir cela du film dans son ensemble. Sur le strict plan de la mécanique du scénario et des dialogues, quelque chose flirte avec le talent réel mais mortifère des Jabac, mais en plus ancré socialement et plus sensoriel. Dans les résistances ponctuelles de la mise en scène d'Isabelle Czajka à cette programmatique affleure la beauté du film, via une manière de faire durer des plains ou via la direction d'acteurs, tant bien même son temps le plus déterminant serait celui du casting : ici, de l'espace, du champ, peut-être du chant, sont reconquis.
 
Le film puise beaucoup de sa force en confirmant deux regards singuliers qui nourrissaient son prédécesseur : sur la classe moyenne et sur les corps. MOIJE suis d'accord avec la réalisatrice (lu ça dans une interview) : la classe moyenne, ça n'existe pas vraiment, en France au moins, à l'image. Et c'est un problème, symptomatique aussi du "Système", on dit comme ça : enjeu très réjouissant donc, bien qu'il se dilue dans l'échappée du dernier mouvement (et le film de s'y perdre un peu). L'approche des corps s'avère directe et presque originale (sans chercher à l'être) en évitant les tours de force (toujours fatigants), la fascination (parfois déplacée), ou les putasseries publicitaires. Ainsi du plan séquence du one night stand, remarquable notamment dans le rendu du déshabiller : formidable travail des deux comédiens (Anaïs Demoustier et Stéphane Chivot), sans esbroufe et qui me semble relever d'une forme de chorégraphie, parfaitement intégrée, dépassée dans la grâce de l'instant. Pas surprenant d'apprendre alors que le comédien est danseur - au centre sur la vidéo - à l'origine. Alors, décidément, une réalisatrice que j'ai envie de "suivre".

 

 

 

PS : un autre billet sur D'amour et d'eau fraîche.

 

 

Billet rétro-publié le 23 octobre 2010.

 


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4 septembre 2010 6 04 /09 /septembre /2010 22:30

 

 

D'amour et d'eau fraîche - Isabelle Czajka

 

 

 

 

Oh la la, oh la la... C'est pas tous les jours, un joli couple de cinéma comme ça...

 

Oui, je sais, on ne les voit pas très bien sur cette photo, mais faut les voir bouger, précisément, jouer, ces deux-là : cette décidément très douée Anaïs Demoustier, et cet étonnant Pio Marmaï (peut-être encore plus rare, d'ailleurs, les mecs jeunes intéressants au cinéma). 

 

Difficile de douter de leur avenir, même si le cinéma se fracture de plus en plus, comme tout, appauvrissant les possibles des parcours, des erreurs, etc.

 

Ce message est signé MiD&Dnette, MOIJE ne saurais en être tenu pour responsable (d'autant que... *), et tenterai de revenir sur le travail d'Isabelle Czajka, dont j'avais bien aimé L'année suivante et dont je viens d'apprendre qu'elle était la chef op' de Confort moderne. Quand même faut le faire, je connais quelqu'un qui me dirait qu'il y a de la synchronicité dans l'air !

 

Anaïs & Pio sont à (re)découvrir dans D'amour et d'eau fraîche.

 

 

 

*  Manger comme jamais. Dormir comme rarement. Mais tenir mesquinement son budget. Tenter de lui tordre le cou. Et dévisager les roches. Falaises et cailloux. Regarder quelqu'un dormir. L'en empêcher. S'en empêcher. Danser encore un peu avec l'été. Fumer encore trop, un peu plus de porto. Manger des bonbons et des pâtes d'amande. Aller à la rencontre de... Etre en vacances !


Até a vista ;-)


 

 

Masurca Fogo - Pina Bausch




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3 septembre 2010 5 03 /09 /septembre /2010 13:26

 

 

L'heure du crime - Giuseppe Capotondi

 

 

 

MOIJE ne suis pas comme Eeguab : je n'ai jamais envie d'aller voir les films italiens qui sortent. Je ne sais pas apprécier les sonorités de la langue - on s'en fout, mais je n'y peux rien, ou je le crois encore. Je maintiens toujours mon droit de veto sur ce pays voisin quand se pose la question d'aller en voyage quelque part, même si je plains hautement ceux qui ne votent pas Berlusconi (oui, l'hôpital, la charité, tout ça) et ne sont pas des catholiques fervents - pas nécessairement malin non plus, mais ça me ferait trop mal de lâcher mes quelques euros arrachés au quotidien sur ces terres encore plus racistes que les nôtres. Un film comme Le Premier qui l'a dit me fait frissonner d'horreur quant aux précautions insensées qu'il prend pour raconter son histoire pourtant terriblement conventionnelle et rance. On n'aurait pas fait pire il y a un demi-siècle. Sauf qu'on est en 2010 : effectivement pas 2000 comme dit assez pertinemment dans ce film d'ailleurs, mais quand même… Bon, d'accord, Eeguab, ce n'est pas ce cinéma italien-là qu'il défend :-)

Quoiqu'il en soit, je suis allé voir L'Heure du crime, tellement je ne trouve presque rien à aller voir dans les sorties cet été. Passons sur la fine utilisation du son, dans la bande-son comme dans le propos : tout ça me semble davantage relever d'une version sophistiquée et européenne de MTV, qui trouverait trop classe de faire quelque chose un tantinet réflexif et "post-moderne" (d'il y a  pour le coup quarante ans, on progresse)...

Mais : je trouve pas mal la constance des personnages dans une histoire qui ne l'est nécessairement pas (rebondissements à gogo(s) oblige). Ils permettent un enchâssement des réalités qui inviterait davantage à vivre un film d'amour cauchemardé qu'un thriller s'armant d'une histoire d'amour, ce qui pourrait être intéressant, et peut aller jusqu'à donner l'envie de prendre l'instant qui vient, avant le retournement suivant, dans sa plénitude : j'aurais ainsi été très intrigué que le film cesse tôt de twister et creuse à partir de son premier déhanchement, libérant alors totalement "le réel" de l'intrigue policière.

Bref, le tout manque à mes yeux de discernement, de ligne(s) de force, et l'on peut donc bien projeter ce que l'on veut, mais trop : une invitation n'est pas une auberge espagnole, même italienne ! Resteraient un certain sens de la mélancolie et de jolies variations sur la culpabilité, via le fait aussi qu'il est plutôt bienvenu de suivre d'assez près le personnage "coupable"  que l'on verrait d'ordinaire encore le plus souvent de loin, d'en face, etc...

Et comme il n'est pas toujours désagréable d'aimer un film pour ses possibles, même ceux qu'ils piétine ou tout au mieux ignore, soyons magnanime : il survivrait tout de même deux forces motrices lancinantes. Elle (inextinguible et fragile) et lui (massif et fantomatique : l'inversion n'est d'ailleurs pas inintéressante non plus ; le mec est littéralement le "fantasme" ici, quand la femme reprendrait davantage, en négatif et à l'envers etc., la figure très concrète du détective), déjà magnifique dans Vincere. Tous deux troublants, ils procurent au film un charme  envoûtant que la mise en scène n'atteint jamais par ses propres moyens. Ils me donneraient presque l'envie d'aimer l'italien !



PS : là où je suis comme Eeguab, c'est que je n'ai pas le goût des billets qui prennent le ton employé ici. Mais il faut bien, parfois, que le côté obscur de la faiblesse exulte aussi !


Billet rétro-publié le 15 octobre 2010

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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 21:04

C’est une librairie ciné que j’aime bien, imaginant ne pas être le seul, et comment ne pas aimer une librairie ciné (du moins en première approche) ? J’avais assisté à une rencontre intéressante avec Pedro Costa lors de la sortie du coffret DVD+Livre de Dans la chambre de Vanda, dont j'espère parler un jour.

Je retransmets donc volontiers cette info, d’autant qu’elle me permet un clin d’œil à comprendre avec qui je finirai bien par reprendre notre discussion sur l’horreur, que je méconnais toujours...

La rencontre se tiendra ce samedi 4 septembre de 16h à 19h, à l’occasion de la nouvelle édition enrichie et augmentée de ce livre.

 

 


 

 

 

«Terence Fisher, Christopher Lee, Peter Cushing... Plus qu'une date de l'histoire du cinéma qui vit l'épouvante assumer enfin sa dimension érotique et violente ; le cycle gothique produit par la firme britannique Hammer Films fut en France un véritable emblème subversif. Le déferlement sur les écrans à partir de 1957 de Frankenstein s'est échappé, La Nuit du loup-garou ou encore Dracula prince des ténèbres offre l'histoire d'une étonnante bataille d' «Hernani » faite de luttes esthétiques, de passions cinéphiles sur fond de révolution pop et de bouleversements politico-culturels. En retraçant ces événements sous la forme d'un passionnant récit agrémenté d'entretiens fleuves, Nicolas Stanzick livre non seulement le premier ouvrage consacré en France à la maison Hammer, mais il apporte du sang neuf à l'abondante littérature anglo-saxonne déjà parue sur le sujet. Voici le récit de la condamnation morale unanime d'un genre et de la naissance conjointe de la cinéphilie fantastique française, petite communauté joyeusement libertaire et populaire, adepte d'un cinéma du sexe et du sang. Voici la chronique de ces francs-tireurs qui nous ont légué une mythologie Hammer intacte, alors que Le Cauchemar de Dracula souffle aujourd'hui ses cinquante bougies et que, tel le comte sanguinaire, le célèbre studio anglais renaît de ses cendres.»

Librairie Ciné Reflet
14, rue Monsieur le Prince
75006 Paris
Métro Odéon
tél. : 01 40 46 02 72 (de 13h à 20h)
cine.reflet@wanadoo.fr

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